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Whisky Wine N' Beer
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26 mars 2024

Soirées Espagne

 

Introduction - Viticulture 

- Surface : 955 000 ha en 2022, pour 35,7 millions d’hectolitres. Numéro 1 en surface viticole, environ 3e en quantité (proche de la France, l'Italie et la Chine).

- 1er exportateur mondial.  Numéro 1 du vin en vrac, même si l’Espagne se tourne de plus en plus vers du « qualitatif ».

- Peu de vignerons indépendants : on différencie souvent les viticulteurs (65% des exploitations font moins de 0,5ha. Moyenne totale 1,5ha de vignes par exploitation) des bodegas. 

- N°1 du bio.

- Plus de 600 cépages. Dans l’ordre : airen, tempranillo, bobal, grenache, mourvèdre, maccabeu-viura, cayetana blanca, cabernet sauvignon, palomino, syrah, alicante, verdejo, merlot, muscat d’alexandrie, warello, PX, mencia, parellada, chardonnay, mauzuelo-carignan, alvarinho…

- Elevages : Joven = 6mois, Crianza (24mois dont au mois 6en fût), Reserva = 36mois, Gran Reserva 60mois. Pour les blancs et rosés 18, 24 et 48mois.

- Le système d’appellation :

             - Vino (anciennement Vino de Mesa)

             - IGP (anciennement Vino De la Tierra)

             - DOP avec les alternatives possibles VCIG, DO, DOP, DOCa (Priorat et Rioja), Vino de Pago (grands crus)

- Latitude : Entre 43,5 et 36°. Une viticulture du sud donc, bien en-dessous du fameux 45e parallèle. Il va falloir compenser cette chaleur grâce à deux éléments :

- L’altitude : l’Espagne est le pays le plus montagneux d’Europe.

- L’eau : Océan Atlantique, mer Méditerranée et les fleuves Ebre, Taje, Duero...

A lire : La formidable affirmation des grands vins d’Espagne par Pierre Citerne (RVF n°649)

 

 

 

Les principales régions - Des paysages variés

 

- Galice : « L’Espagne verte », « la Bretagne espagnole ». Région fraîche, extrêmement pluvieuse (jusqu’à 1500mm/an). Sols de schistes et de granit le long des fleuves Miño et Sil. Des blancs très frais sur la Côte Ouest à base d’albariño. De plus en plus de chaleur lorsqu’on rentre dans les terres : des blancs un peu plus mûrs à base de godello et des rouges à base de mencia et de vieux cépages autochtones. Viticulture en pergola parfois, ou en terrasse sur les pentes vertigineuses.

 

- Catalogne : secteur qui bénéficie à la fois d’un climat méditerranéen à l’est et d’altitude. Quelques jolis vins effervescents (cava), des blancs secs (cépage xarello notamment) et les grands vins rouges du Priorat (grenache, carignan…)

 

- Rioja, Castille-et-Leon (Ribera del Duero, Toro, Rueda) : climat continental, très rude en hiver, très chaud en été. Compensé par l’altitude (surtout Ribera del Duero). Rouges puissants à base du cépage tempranillo avec des élevages longs en fût. Quelques jolis blancs aussi sur Rueda (verdejo) et Rioja (viura-maccabeu). La région historique, mais globalement en perte de vitesse.

 

- Sierra de Gredos : montagnes sur les hauteurs du nord-ouest de Madrid, où les vins peuvent sortir en DO Mentrida, Vinos de Madrid… Principalement des grenaches à près de 1000m d’altitude. Nouvelle génération.

 

- Andalousie : zone la plus chaude d’Espagne, spécialisée dans les VDN (le mutage n'est plus obligatoire depuis peu). On essaye de bénéficier des courants d’air frais marins venant du sud-ouest. Sols de craie : "albariza". Cépage palomino (parfois PX) pour les blancs secs, et Moscatel et PX pour les sucrés. Quelques vins non mutés blancs et rouges en progression.

 

- Les îles : quelques jolis vins volcaniques sur les Canaries avec de vieux cépages autochtones. En progression sur Majorque également.

 

 

 

Soirée n°1

 

1 Cantalapiedra (Castille-et-Leon), VT Castilla-y-Leon Majuelo del Chiviritero 2021 : (domaine qui vinifie depuis 2014 7ha sur les 20ha qu’il possède de longue date, à La Seca (Rueda). 700m d’altitude, 100% verdejo. Sols de galets, argile et calcaire, vignes d’environ 40ans sur cette parcelle. Elevage vieux fûts puis cuves. Vinif proche du nature.)       Couleur dorée, nez citron confit, petite volatile, levure, floral. La bouche est très propre, citronnée aussi, avec du volume, de plus en plus en se réchauffant, une bonne acidité qui lui permet de garder l’équilibre, une finale sur les amers, mais il reste assez simple. B+.

2 Suertes del Marques (Canaries), DO Tenerife Vidonia 2020 : (domaine de 11ha + 15ha négoce créé en 2006. Tendance nature. 100% listan blanco ou palomino, Vignes à Las Suertes, La Florida et La Mocana sur argiles. Elevage 11mois en foudres de 2500L et fûts de 500L.)    Nez très fumé, un peu soufré, réduit, volcanique, qui a tendance à s’accentuer avec l’aération. C’est mieux en bouche où ce côté fumé est moins dominant, jolies notes citronnées, salines, très énergique, très long et salivant. TB.

3 Nanclares y Prieto (Galice), DO Rias Baixas A Graña 2021 : (domaine de 5ha bio né en 1993, 100% albariño d’environ 30ans à Sanxenxo sur sols de granit et sables. Elevage de 9mois 75% fûts de châtaigniers non neufs et 25% cuves inox)     Nez un peu timide à l’ouverture, puis se développe sur des fruits exotiques et des agrumes. Très belle bouche avec du volume, presque un peu de gras pour cet alvarinho qui voit le fût, mais il garde une grosse acidité, fruits exotiques à l’attaque, la finale est plus zestée, avec de beaux amers, très longue. Très beau vin. TB+.

4 Envinate (Galice), Vino (Ribeira Sacra) Lousas Vinas de Aldea 2020 : (Créé par 4 amis œnologues en 2005, explorateurs de parcelles rares en Galice et aux Canaries. Vinif nature, grappe entière, vieux fûts, sols d’ardoise. Cépages mencia + brancellao, merenzao, mouraton, alicante…)     Pas si clair que ça pour un Envinate qui peuvent parfois être encore plus infusés, très beau nez très fleuri, éclatant, pleine de fraise et de poivre aussi. La bouche est un beau jus de fruit très frais, pivoine, poivre et fumé, nature très propre, pas très long, mais très élégant et facile à boire. TB+.

 

5 Comando G (Sierra de Gredos), DO Vinos de Madrid La Bruja de Rozas 2021 : (Comando G (pour Grenache et Gredos) a été créé en 2008 par 3 amis : Marcel Isart, Fernando Garcia Alonso de Marananos et Daniel Jimenez-Landi. Travail en biodynamie, parcellaires, moyenne de 1000m d'altitude, sur granite, avec des vinif peu interventionnistes, grenaches infusés, grappe entière, levures indigènes, foudres non neufs. Juste un peu de SO2 à la mise.)      Couleur très claire, nez très réduit à l’ouverture, bien mieux après 5h de carafe. Grenache infusé, très framboise, fraise, pivoine, aromatique élégante, mais fin de bouche encore très serrée, qui semble un peu jeune. B+.

6 Bodegas Frontonio (Aragon), Vino (Valdejalon) El Jardin de las Iguales 2020 : domaine de 60ha créé en 2008 par le MW Fernando Morra et Mario Lopez à Valdejalon, au nord de Catalayud. Viti régénérative. 96% grenache, 4% macabeu. Vignes de 100ans, 700m d’altitude. Sols d’ardoise et calcaire. Expo Nord. 100% grappe entière, 3mois de macération. Elevage fûts 465L.    Couleur ultra claire et limpide, brillante, nez de rose, de fraise, orangette, épices du souk, bouche en dentelle, pas très épaisse, toute en allonge et en subtilité, raffinée, qui gagnera en complexité avec le temps, mais elle est déjà excellente en l’état, très longue, fraîche, un grenache aérien. TB++.

7 Bodega Cerron (Murcie), DO Jumilla La Servil 2021 : domaine familial de 30ha, bio depuis 1989 et bioD 2021, 95% mourvèdre 5% vieux cépages locaux. vignes de 1954 non greffées, 960m d’altitude, sols calcaires. Egrappé à 80%, fermentation en cuve bois, élevage en foudres 14 mois. Non collé, non filtré, 40mg SO2 total.       Couleur sombre derrière les grenaches, nez de fruits noirs, réglisse, cuir, violette. Très belle bouche qui semble très fine pour un jeune mourvèdre, avec une acidité haute (ph 3,4) qui équilibre bien les 14,9% d’alcool, vraie sensation minérale et calcaire, pas beaucoup de rondeur, mais de l’allonge et de la fraîcheur, très beau style. TB+.

8 Alberto Orte Bodegas Poniente (Andalousie), DO Jerez Palo Cortado VORS : winemaker, explorateur et spécialiste des vieux cépages travaillant en Andalousie, Galice… 100% palomino fino du vignoble bio d’El Ajibe, solera de 30ans de moyenne. Elevage sous voile puis oxydatif ensuite.      Couleur ambre foncé, nez plus oxydatif, noix, fruits secs, café, bouche qui a gardé un peu de fruit, mélange subtil d’oxydatif et de fruits encore frais, c’est plutôt sur l’élégance pour un palo cortado. Mais il garde surtout une ampleur exceptionnelle avec ses 21% d’alcool et son acidité énorme, une longueur interminable. Exceptionnel.

Bonus

Baztango Xurie (Pays basque), Vino Kiribil 2022 (Txakoli) : (courbu, mansengs riesling).   Robe trouble, nez un peu typé nature, pomme blett, simple. C’est mieux en bouche, avec beaucoup d’énergie à l’attaque, vif, tonique, sur la pomme et le citron, pas un gros volume, mais une bonne maturité tout en gardant du peps. B+.

Remelluri -Telmo Rodriguez (Rioja), DOCa Rioja blanco 2017 : (Rioja alavesa, 9 cépages, plutôt rhône blend)    Changement complet de registre, robe dorée, nez très pêche, abricot, un peu de beurre, de caramel. Bouche avec du volume, du gras, puissante, moins acide, plus opulente que les précédents, sur les arômes du nez, bonne longueur mais il appelle la table. Un millésime moins tendu que 2019 ou 2016 de mémoire. B+.

Bodega Contador (Rioja), DOCa Rioja Predicador 2015 : (93% tempranillo, grenache, mazuelo, graciano)  Couleur sombre, nez boisé, fumé, fruits noirs, début d’évolution tabac, sous-bois. Bouche encore jeune, puissante, boisée, fruits noirs confits, bonne longueur. Un style plus traditionnel qui tranche avec les vins précédents. B-.

Sant Josep Cooperativa Clot d’Encis (Catalogne), DO Terra Alta Clot Ranci solera 1962-2023 : (grenache blanc) couleur claire et orangée, nez qui fait assez jeune, à peine oxydatif, beaucoup de fruit comme de l’abricot surtout, voire de la pêche, la bouche est étonnante aussi, facile d’accès, les 17% d’alcool ne se sentent pas, c’est frais, très fruité pour un vieux ranci, avec une belle allonge acidulée. TB+.

Guttierez de la vega (Valence), Vino Recondita armonia monastrell dulce 2018 : mourvèdre sucré, un peu typé Maury au sens où on croque dans la cerise, moins d’alcool ici (environ 14-15 tout de même), pas trop de sucre, simple, mais bien équilibré. B+.

 

 

 

 

Soirée n°2

 

1 Enric Soler (Catalogne), DO Penedes Nun Vinya dels Taus 2020 : (domaine bio de 1,5ha créé en 2004 par ce professeur d’œnologie de Barcelone. 100% xarello, vignes de 70ans, sols argilo-calcaires. Elevage 8mois fûts dont 50% neufs)    Couleur or pâle, nez encore un peu marqué par son élevage, très bourguignon dans l'esprit, beurré, légèrement toasté et vanillé. La bouche est plus jolie et moins marquée, avec une belle tension, des agrumes, une finale longue et fraîche plus minérale sur des amers nobles. Un beau vin, encore un peu trop jeune, qui a eu besoin d'une longue ouverture. TB.

2 Veronica Ortega (Castille-et-Leon), DO Bierzo Cal 2020 : (domaine de 5ha bio créé en 2012. 100% godello. 650m d’altitude sur calcaire. Elevage 14mois vieux fûts et amphores)      Couleur or pâle, moins brillante que le précédent, nez qui fait penser à un chenin, sur la poire, la pomme au four, le citron. Bouche énergique, peu d'alcool (12,5°), en fraîcheur, travaillée plutôt en réduction, un peu nature mais parfaitement propre, pas un gros volume, mais une finale fraîche et minérale, citronnée, zestée. TB.

3 Palacio de Fefinanes (Galice), DO Rias Baixas Ano III 2016 : (grand domaine créé en 1928, achat de raisins. 100% albarino sur sols de granit, élevage long en cuve puis en bouteille)     Couleur dorée, nez plein de fruits exotiques très mûrs, miel, presque beurré, exubérant. La bouche reprend ces fruits très mûrs, avec du volume mais une belle acidité qui vient étirer l'ensemble et l'empêcher d'être lourd, belle longueur plutôt sur les agrumes. Joli vin, à son apogée, dans un style plus exubérant et moins en tension que Nanclares. TB.

4 Bodegas Ponce (Castille-La Manche), DO Manchuela Pino 2021 : (17ha + 18ha en fermage bio et bioD. Vieilles vignes. 100% bobal 900m d’altitude sur calcaires. Elevage 11 mois en demi-muids de 600L)      Couleur grenat, contours violets. Le nez évoque un gamay avec de la mûre, cerise, cassis, violette. La bouche est très fruitée, florale, élégante, fraîche avec ses 12,5% d’alcool, étirée par une belle acidité qui lui donne de la longueur et une sensation minérale, quelques petits tannins en fin de bouche accentue l’allonge du vin. Très joli bobal d’altitude. TB+.

 

5 Telmo Rodriguez (Galice), DO Valdeorras O Diviso 2018 : (flying winemaker et explorateur en Galice, Rioja… vieilles vignes 80% mencia + merenzao, souson, grenache… sur granit entre 700 et 800m, en partie exposé nord. Egrappé, Elevage en demi-muids 600L)    Couleur grenat, le nez évoque cette fois-ci la syrah avec du poivre, des fruits noirs, de la violette, des notes lardées. La bouche reprend cette aromatique avec une texture soyeuse, tannins fins, de la fraîcheur, pas très haut en alcool (13,5%), finale poivrée assez longue. Très beau vin. TB+.

6 Comando G (Madrid), DO Vinos de Madrid La Brena 1er cru 2020 : (Comando G (pour Grenache et Gredos) a été créé en 2008 par 3 amis. Travail en biodynamie, parcellaire, 1060m d'altitude, expo nord, sur granite, avec des vinif peu interventionnistes, 100% grenache de 60ans, grappe entière, levures indigènes, foudres non neufs. Juste un peu de SO2 à la mise)       Couleur ultra claire, de l’infusion extrême, superbe nez sur la rose, la fraise, la framboise, presque des fruits exotiques à la manière d’un blanc. La bouche attaque sur la finesse, le fruit, la fraîcheur, très peu de volume, elle s’étire longuement, sur des tannins serrés mais de qualité qui donnent de l’allonge, sensation minérale fortement présente pour ce vin d’esthète, qui peut être difficile à comprendre. TB++.

7 Frontonio (Aragon), Vino La Cerqueta 2021 : (domaine de 60ha créé en 2008 par le MW Fernando Morra et Mario Lopez à Valdejalon, au nord de Catalayud. Viti régénérative. 630m d’altitude sur ardoise, 100% grenache de 75ans, grappe entière. Elevage divers fûts)           Comparaison intéressante avec le Comando G, couleur rubis, très claire en soi mais beaucoup plus foncé que le précédent, nez très fraise, cerise rouge, un peu bonbon, pivoine aussi. La bouche est très fine aérienne, mais toute en rondeur, sans tannins, offrant déjà beaucoup de plaisir, un peu plus immédiat et gourmand mais un peu plus court en finale par rapport au Comando G. TB++.

8 La rioja alta (Rioja), DOCa Rioja Gran Reserva 904 2011 : (vieux domaine de 400ha + 300 en négoce, 90% tempranillo 10% graciano. Elevage 4ans en fûts de chêne américain)   Couleur sombre, nez très coconut, vanille et fruits noirs, aussi un début d’évolution tabac et sous-bois. En bouche aussi l’élevage domine, les tannins sont bien arrondis par le bois, c’est encore jeune, il y a un peu de fruit et une acidité quand même présente. La finale est longue mais sur la sucrosité de l’élevage. Il fait son effet au départ, mais peut devenir assez vite écœurant. B-.

9 Equipo Navazos (Andalousie), DO Jerez La bota de palo cortado n°121 : (Jeune embouteilleur indépendant et sélectionneur de fûts. 100% palomino fino. Vendange 2010. Sur Sanlucar. Elevage sous voile puis oxydatif)         Couleur ambre clair aux reflets oranges, un nez qui a gardé beaucoup de fruit sur ce jeune palo cortado, très abricot sec, orange, noisette. La bouche est élégante, peu élevée en alcool (18%) pour un palo cortado, tendue et acidulée, très longue et très saline, très umami. Superbe. Mais un petit cran en-dessous du Poniente en terme d'intensité et de longueur. TB++.      

 

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23 mars 2024

Grands jours de Bourgogne 2024

 

Grands Jours de Bourgogne 2024 - Côte de Beaune

 

 

Principalement des 2022 en dégustation : un millésime solaire, riche, certes un peu moins que 2019 ou 2020 mais on n'en est pas si loin (avec des rendements plus élevés en 2022). Pas mal de blancs manquaient d'acidité, c'était clairement l'écueil à éviter. On a peu senti d'élevages poussés, peu de vins trop bâtonnés etc... Les producteurs ayant habituellement un style sur la tension s'en sont globalement mieux sortis. Un peu mieux sur les rouges, mais ils n'offraient pas un gros plaisir immédiat : ce sont des vins colorés et concentrés qui vont demander du temps. Mais les équilibres sont bons dans l'ensemble. Seulement quelques vins présentaient un profil un peu trop confit, ce qui était l'écueil à éviter là aussi.

 

A noter : beaucoup de vins rouges égrappés sur le secteur Volnay-Pommard, j'aurais bien aimé voir ce qui en a été en Côte de Nuits où je suppose qu'il y a eu plus de grappes entières d'après la tendance des derniers millésimes. J'ai comme la sensation que ça aurait pu faire du bien chez certains, ou en tout cas le côté floral de la rafle que je retrouve souvent dans le salon des Domaines familiaux m'a manqué sur les rouges ce jour-là. Bien sûr c'est une question plus complexe, il y a rafle et rafle et cela dépend aussi de beaucoup d'autres éléments.

 

 

Prise de notes difficile voire impossible une grosse partie de la journée avec le crachoir individuel dans une main et le verre dans l'autre... Beaucoup de monde le matin dans la tonnellerie Damy pour les Meursault, plus simple l'après-midi pur circuler dans le palais des Congrès de Beaune.

 

 

Meursault

 

 

Michel Bouzereau

Bourgogne côte d’or 2022, MEURSAULT grands charrons Blanc2022 et MEURSAULT 1ER CRU charmes Blanc2022, trois blancs fleuris, élégant, pas beaucoup d’élevage mais manquant un peu de tension pour les trois.

 

Buisson-Charles

Pas pu noter le nom des premiers vins, je pense un Bourgogne chardonnay 2022 et un meursault village (Tessons ?)  MEURSAULT 1ER CRULes BouchèresBlanc2022, MEURSAULT 1ER CRUCharmes dessus Blanc2022  une gamme avec de l’acidité, pas trop d’élevage, à peine grillé, très citronné, pas mal faite mais où tout se ressemble un peu et des vins qui semblent un peu trop soufrés, avec des finales qui brulent un peu sur la gencive. Pas de coup de cœur personnellement.

 

Sylvain Dussort

Un aligoté 2022 vif, sympa pour commencer. Bourgogne Clos des Ormes 2022 fait petit Meursault, plutôt gras et beurré, bien fait dans son style, au bon rapport q/p je suppose. MEURSAULT Vieilles VignesBlanc2022 pas très différent du précèdent, bon, dans son style assez gras assumé, sans être trop lourd on plus.

 

Antoine Jobard

MEURSAULTBlanc2022 superbe village, très tendu, très autolyse, très énergique, pas de gras, tout en tension, très long. BLAGNY 1ER CRUBlanc2022 encore un cran au-dessus, avec plus de tout, encore plus de tension et de longueur. MEURSAULT 1ER CRUPorusotBlanc2022 on sent le terroir un peu plus riche, à peine moins sur la tension avec un peu plus de volume, très joli aussi. Combine le style marqué du domaine et une bonne définition du terroir. Coup de cœur pour les trois vins.

 

Rémi Jobard

MEURSAULTEn LurauleBlanc2022, MEURSAULTSous la VelleBlanc2022, MEURSAULTLES NARVAUXBlanc2022 , MEURSAULTLES CHEVALIERESBlanc2022, MEURSAULT 1ER CRUPorusotBlanc2022, MEURSAULT 1ER CRUGenevrièresBlanc2022. (pas sur de l’ordre pour les deux premiers, il me semble qu’il y avait un Bourgogne blanc…) Superbe gamme, tout est énergique, tendu, très léger grillé des lies, puis des belles finales fraîches, impression saline. Peut-être Chevalières un petit cran en-dessous, mais les entrées de gamme superbe. Les deux derniers combinent un supplément de matière à la tension des premiers. Second coup de cœur du jour.

 

Benjamin Leroux

MEURSAULTBlanc2022, MEURSAULT 1ER CRULa Pièce sous le BoisBlanc2022, MEURSAULT 1ER CRU Charmes dessus Blanc2022, trois blancs qui manquent de tension, pas forcément beaucoup d’élevage, avec du volume. BLAGNY 1ER CRULa Pièce sous le BoisRouge2022 semble assez fin et mieux que les blancs.

 

Matrot

MEURSAULTBlanc2022, MEURSAULT 1ER CRUBlagnyBlanc2022, MEURSAULT 1ER CRUCharmesBlanc2022 trois vins qui manquaient d’acidité. Légèrement autolyse, pas beaucoup de bois ni de gras mais peu de tension. A la limite le village s’en sortait mieux.

 

Mikulski

Bourgogne cote d’or 2022, MEURSAULTBlanc2022, MEURSAULT 1ER CRU Le PorusotBlanc2022. Trois vins bien dans le style du domaine, sur la tension, pas du tout de gras, très citronnés, longs, frais, on ne joue pas sur le volume mais il y en a suffisamment à mon goût sur ce millésime. Typiquement le genre de domaine dont le style convient bien au millésime je trouve.

 

Rougeot

Bourgogne côte d’or les grandes ? 2022 clairement pas propre. Le même version sans soufre 2022, bien plus propre, élégant, manque un poil d’intensité mais c’est plutôt bon. MEURSAULTAu Près du ChâteauBlanc2022 et  MEURSAULTSous la VelleBlanc2022 manquent de tension et d’énergie, Meursault sous la Velle sans soufre 2022 est joli, bien maitrisé. MEURSAULT 1ER CRUCharmesBlanc2022 bof. Bourgogne rouge Les Vaux sans soufre 2022 souris. Bref une gamme décevante. Clairement des vins qui ne sont pas faits pour les salons avec la chaleur, les temps d’ouverture, les mises en échantillons juste avant (les derniers ne sont pas encore en bouteille)…., j’avais mieux goûté la gamme dans d’autres contextes. Ce jour-là ce n’était pas en place.

 

Tessier

Je suppose prélevé sur fût pour les Meursault. Bourgogne blanc 2022 très pomme granny très simple. MEURSAULT Blanc 2022 un peu mou, ni de gras, ni de tension, pas grand-chose du coup… MEURSAULTLes Casse TêtesBlanc2022 mieux avec à peine plus d’élevage et plus de tension. MEURSAULT 1ER CRULe Poruzot DessusBlanc2022 et MEURSAULT 1ER CRULes Charmes DessusBlanc2022 manquent clairement de tension, peu de gras, mais pas grand-chose, peu de fond. Une gamme décevante ce jour-là.

 

J Prieur

MEURSAULTClos de MazerayBlanc2022, MEURSAULT 1ER CRULes Santenots BlancsBlanc2022, MEURSAULT 1ER CRUPerrièresBlanc2022 (les deux derniers sont prélevés sur fût) trois blancs plutôt bien fait, sur la tension grillé, avec un léger gras, pas d’émotion particulière pour moi, mais pas de gros défauts. Perrières un gros cran au-dessus en terme de longueur avec une finale épicée.

 

 

Pommard et Volnay

 

JM Bouley

VOLNAYRouge2021, VOLNAYVieilles VignesRouge2021, VOLNAY 1ER CRUCarelle sous la ChapelleRouge2021, VOLNAY 1ER CRUClos des ChênesRouge2021  Des 2021 bien gérés, pas facile à goûter derrière des 2022, mais il y a du fond, bien dans le style du domaine, très tendus, serrés, tout en allonge, à attendre, mais prometteurs.

 

Pierrick Bouley

VOLNAYRouge2022, POMMARDRouge2022 un peu plus rond et sucré, VOLNAY 1ER CRUMonopoleLes Grands ChampsRouge2022 style plus fin, VOLNAY 1ER CRUChampansRouge2022 plus serré, VOLNAY 1ER CRUClos des ChênesRouge2022 (tout égrappé) un style de vin avec de la couleur, concentré, mais avec de la fraîcheur derrière et du fond, encore jeunes, beau potentiel.

(Bourgogne rouge 2021 : très clair, jus de fruit, fin, pas du tout de verdeur, gourmand et frais. TB.)

 

Yvon Clerget

VOLNAYRouge2022, VOLNAY 1ER CRUMonopoleClos du VerseuilRouge2022, POMMARD 1ER CRULes Rugiens-HautsRouge2022 (0%, 15% et 25% VE) trois vins très clairs, pivoine, très fins, peu tanniques, déjà très accessibles, même le Rugiens, beaucoup de plaisir.

 

Comte Armand

Volnay 2021 et VOLNAY 1ER CRUFrémietsRouge2021 excellents dans un style peu coloré, très fins, fleuris, pas du tout en sous-maturité. POMMARD 1ER CRUClos des EpeneauxRouge2020 semble très noir et très confit derrière…

 

Thierry Glantenay

VOLNAYVieilles VignesRouge2022, VOLNAY 1ER CRULes BrouillardsRouge2022 (20% VE), VOLNAY 1ER CRU Santenots Rouge 2022 (egrappé) trois vins avec de la couleur, du volume, un joli fond, encore un peu serrés, mais prometteurs, Santenots plus en tension.

 

Pousse d’or

VOLNAY 1ER CRULes CailleretsRouge2022, VOLNAY 1ER CRUClos d'AudignacRouge2022, VOLNAY 1ER CRUClos de la Bousse d'OrRouge2022 tous les trois très proches, très cassis, très mûrs et en même temps très ronds. Pas mal faits mais pas mon style.

 

Roblet-Monnot

VOLNAYRouge2021, VOLNAY 1ER CRURouge2021  Rien compris à ces deux vins, c’est kirsché, rustique, un côté brûlé, très compliqué…

 

J Voillot

VOLNAYVieilles VignesRouge2022, VOLNAY 1ER CRUFrémietsRouge2022, VOLNAY 1ER CRUChampansRouge2022 (tout éraflé) des vins avec peu de couleur pour des 2022, pas beaucoup d’élevage, mais très simples, un peu dilués avec très peu de fond. Décevant ce jour-là.

 

F et L Pillot

VOLNAYRouge2022, POMMARD TavannesRouge2022, POMMARD 1ER CRULes CharmotsRouge2022, POMMARD 1ER CRUClos de VergerRouge2022, POMMARD 1ER CRULes Rugiens Rouge2022 , une gamme de vins sérieux, colorés et concentrés, encore un peu serrés, bon potentiel, pas de coup de cœur particulier.

 

 

 

Côte de Beaune Mosaïque

 

L et E Bonnardot

BOURGOGNE CÔTE D’OR Clos Botaveau Blanc 2022 bof un peu mou, Santenay St Jean 2021 excellent avec une belle tension, le millésime joue aussi. SANTENAY Sous la Roche Blanc 2022 moins bien, manque de peps aussi. Un style plutôt nature, mais propre.

Hautes cotes rouge 2022, MARANGES Rouge 2022 un hautes côtes très beau, jus de fruit nature propre, floral, infusé. Le Maranges est coloré, un peu rustique.

 

Carillon François

Chardonnay du Sud un peu mou et trop aromatique, BOURGOGNE CÔTE D’ORChardonnayBlanc2021 bof, PULIGNY-MONTRACHETBlanc2021 et PULIGNY-MONTRACHET 1ER CRUChamp-GainBlanc2021 ça devient sérieux à partir des Puligny, sur un style assez droit et élégant, très léger élevage qui apporte un peu de gourmandise, le Champ gain très long.

 

Bruno Colin

CHASSAGNE-MONTRACHET 1ER CRU Jeroboam Les VergersBlanc2013, PULIGNY-MONTRACHET 1ER CRU Jeroboam La TruffièreBlanc2010, CHASSAGNE-MONTRACHET 1ER CRU Magnum La MaltroieRouge2017, deux très jolis blancs servis en jéro, avec une palme pour le sublime Truffière 2010 aux notes de fruits exotiques et de truffe (influencé par son nom ?). Le rouge un peu en-dessous.

 

Marc Colin

SAINT-AUBIN 1ER CRUSous Roche DumayBlanc2022, SAINT-AUBIN 1ER CRUEn RemillyBlanc2022, CHASSAGNE-MONTRACHETBlanc2022 changement de style au domaine à partir de 2017, beaucoup moins de bois. Les trois vins manquaient de tension et d’intensité, peu de bois, peu de gras, pas grand-chose du coup… Un peu mieux sur le dernier.

 

Maxime Dubuet-Boillot

BOURGOGNE CÔTE D’ORLa Grande CarelleRouge2022, BEAUNE 1ER CRU Blanches FleursRouge2022, BEAUNELes PrévolesRouge2022 le Bourgogne très fin et fruité, très bon, le Beaune premier cru coloré et un peu trop serré, le suivant encore un peu plus aussi, trop à mon goût.

 

Armand Heitz

BOURGOGNEBlanc2022, BOURGOGNERouge2022, CHASSAGNE-MONTRACHET 1ER CRULa Maltroie Blanc 2022 et BEAUNE Rouge2021  deux blancs et deux rouges très faibles, très grillés, chauffes très fortes, pas de fond.

 

Hubert Lamy

SAINT-AUBIN Frionnes 2021, un peu mou et sans grand volume. SAINT-AUBINEn RemillyBlanc2021 excellent, bien plus énergique, léger élevage bien maitrisé, beau volume. Frionnes 2013 en carafe fruits exotiques au nez bouche encore jeune et tendue, saline, superbe.

 

Marchand-Tawse

SAVIGNY-LÈS-BEAUNE 1ER CRULes LavièresRouge2022, BEAUNE 1ER CRUClos du RoiRouge2022 et BEAUNE 1ER CRU Les Tuvilains Rouge2022 trois vins marqués par l’élevage, mûrs, toastés, pas mon style.

 

La Pierre Ronde - Antoine Lepetit de La Bigne

BOURGOGNEPinot Noir Jeunes VignesRouge2022 (entre Rully et Mercurey 40% VE, toute la gamme est en négoce) jus de fruit infusé, floral, élégant, nature, précis, gourmand.

BOURGOGNE ALIGOTÉJeunes VignesBlanc2022 (sur Puligny, vines de 3ans) assez aromatique, bof. BOURGOGNE ALIGOTÉVieilles VignesBlanc2022 (60ans, sur Ladoix-Corton, 15 mois de foudres et amphores) un aligoté tendu, un peu nature sur une légère réduction sur lies, long et salin, superbe. BOURGOGNE CÔTE D’ORBlanc2022 plus de gras mais ça reste énergique, long, avec beaucoup de classe. LADOIX 1ER CRULes GréchonsBlanc2022 très marqué autolyse, mais combine tension et largeur, avec une forme de « liberté », peu sulfité mais parfaitement propre, précis, finale umami, un des blancs de la journée. A noter un temps d’échange très intéressant sur les mises, l’inertage, l’azote… avec ce vigneron très pointu.

 

Lamy-Pillot

SAINT-AUBIN 1ER CRULe CharmoisBlanc2022, CHASSAGNE-MONTRACHETPot BoisBlanc2022, CHASSAGNE-MONTRACHET 1ER CRUMorgeotBlanc2022 trois blancs qui se sont bien goûtés avec de belles tensions, tout en gardant du volume, élevages plus légers que par le passé. Mention au pot bois, en haut de coteau encore plus intense et énergique, forte empreinte minérale.

SAINT-AUBINLes ArgilliersRouge2022, CHASSAGNE-MONTRACHETChamps de MorgeotRouge2022, CHASSAGNE-MONTRACHET 1ER CRULa BoudriotteRouge2022 Le domaine a aussi bien progressé sur les rouges, depuis le millésime 2021 avec surtout du meilleur matériel en cave, des vins plus fins, très élégants, encore un poil d’élevage sur Boudriotte à intégrer, mais là aussi belle surprise, du très haut niveau désormais.

 

 

Corton

 

Croix

CORTONGrand Cru Les GrèvesRouge2022, CORTONGrand Cru La Vigne au SaintRouge2022 deux superbes rouges, colorés, mais très purs et très fins, bien dans le style du domaine, aujourd’hui abouti, peu de soufre, mais parfaitement propre, discussion très intéressante avec David Croix, « quand tu veux mettre moins de soufre c’est là qu’il faut être encore plus technique ». CORTON-CHARLEMAGNEBlanc2022 style très tendu, pas un gros volume mais beaucoup d’énergie et de longueur, pas de gras, impression de salinité, top aussi.

 

Ch Gros et fils et Julien Gros

CORTONles RenardesRouge2022, CORTONLe rognetRouge2022  étiquettes Gros et fils puis CORTONClos du roiRouge2022, Clos du Roi rouge VV 2022, et CORTON-CHARLEMAGNEBlanc2022 étiquettes Julien Gros tout très marqué bois toasté, café, rouge comme blanc, pas grand-chose à sauver.

 

12 mars 2024

Visite au domaine Henri Chauvet à Boudes (partie 1) ****

 

Visite au domaine Henri Chauvet à Boudes

 

 

« Dès ton premier millésime, tu devras frapper un grand coup » avait dit Chave à Laurent Vaillé selon la légende. Les premiers vins d’Henri étaient encore dans les fûts que les collègues nous prévenaient déjà : « Allez voir ce qui se passe à Boudes, c’est extraordinaire, mais surtout ne trainez pas, il sera bientôt trop tard ! »

 

En effet, une nouvelle page des Côtes d’Auvergne était en train de s’écrire. Avec le départ à la retraite d’Annie Sauvat et d’Annie Charmensat à Boudes, l’ancienne génération laissait sa place à la nouvelle. Et avec tous les jeunes vignerons qui s’installent en 2022 et 2023 en « bio tendance nature » pour schématiser, Henri se retrouve, sans rien avoir demandé, comme chef de file et ambassadeur des nouveaux vins de la région.

 

Henri Chauvet a racheté le domaine Sauvat en 2021. Il a été formé chez Jérôme Bressy (Gourt de Mautens) et Thierry Allemand où en plus d’acquérir une grosse expérience à la vigne et en cave, il a pu construire son futur réseau de distribution. Henri est surtout un grand amateur de vin, qui a rendu visite à quasiment tous les bons vignerons dans toutes les régions de France.

 

Disons-le d'emblée : dès les 2021, les vins ont atteint un niveau que l'on n'avait encore jamais vu dans la région. Les 2022 et 2023 sont encore meilleurs, et nul doute qu'avec tout ce qui est mis en places les millésimes suivants vont encore progresser. Ils combinent pureté, fruité, gourmandise, précision, profondeur et surtout expression du terroir comme je l'ai rarement vu sur fût, toutes régions comprises.

 

C'est qu'Henri se donne les moyens de ses ambitions. A chaque étape, il choisit ce qu'il y a de mieux : meilleurs tonneliers, massales de chez Bérillon (6€ HT le plant !), bouchons Francisco Sagrera comme ceux de la Romanée-Conti par exemple, travail au cheval sur 7ha pour le moment avec 2 prestataires (6000€ / ha), greffe en place, 4 employés en hiver et 8 au printemps (10 en comptant le labour au cheval), nouveau chai, étiquettes de Jules Maillard, bio et levures indigènes bien sûr, etc... Il se pose aussi des questions sur ce qui pourrait lui permettre de progresser encore plus, demande conseils aux meilleurs (Valette, Ganevat, Allemand...) sur les questions de la biodynamie, des semis, du soufre volcanique, de l'inertage... Il n'est pas fermé sur ces questions mais tout sera minutieusement expérimenté avant d'être appliqué.

 

Le domaine est entièrement sur Boudes. Il fait environ 10 hectares (6 de gamay, 3 de pinot et 1 de chardo) auxquels il faudra ajouter les plantations de 2023 : 0,5ha de syrah sur échalas à haute densité et 1 ha de cabernets francs avec quelques cabernets sauvignons et quelques clairettes à 600m d’altitude sur une coulée de basalte. L’an prochain il faudra aussi ajouter deux belles parcelles en luzerne depuis plusieurs années qui viennent d’être défrichées afin de planter en tout 1,5ha de blanc en complantation (Savagnin, chenin, maccabeu, roussanne, vermentino, chardonnay et sauvignon sont réservés chez Lilian Bérillon). Et un projet encore plus ambitieux est en cours. L'idéal pour lui serait autour de 12ha.

 

Le domaine était autrefois en conventionnel, avec beaucoup de produits chimiques et de gros rendements, mais Annie Sauvat avait entrepris un début de conversion vers le bio depuis 5 ans environ. Il y avait donc du mieux ce qui permettra à Henri de gagner du temps. S'il faut retravailler les sols, la taille, etc... il a notamment pu récupérer une majorité de vieux gamays d'Auvergne sur de beaux terroirs.

 

 

 

Un tour dans les vignes

 

On commence par le coteau historique, à la sortie du village. Sélection massale de pinot noir de Pommard sur porte-greffes SO4. Entre les bâtons au premier plan, un porte-greffe américain (le 140) prêt à être greffé sur place. Ces pinots rentrent dans la cuvée Vie Ordinaire. Tout au fond à gauche les chardonnays de la cuvée A fleur de peau. Entre les deux la parcelle de gamay De cendre et d'âme. Les terrasses tout en haut appartiennent au domaine Pelissier. Tout est taillé en guyot-poussard désormais (sauf les syrahs sur échalas qui sont en gobelets) et non plus en guyot simple, avec une taille douce, de "bon sens".

 

 

Toujours le coteau historique, mais à l'entrée du village. A gauche les gamays de Tout là haut, à droite une autre parcelle de pinot noir.

 

Sur le coteau historique, au centre. Plantations de cabernet francs. Des massales de Trotanoy, Vieux certan, quelques Loire aussi, achetées chez Bérillon. Environ 600m d'altitude donc au-delà de la limite de l'AOC ! Là aussi sols volcaniques, exposition sud.

 

Plantation des syrahs sur échalas (pour une meilleure photosynthèse et donc une meilleure maturité), juste en dessous des cabernets francs. Ce sont des massales de chez Clape et Chave achetées chez Bérillon. Densité 8600 pieds/ha environ, 1,40m * 1m. Les porte-greffes sont variés sur les nouvelles plantations.

 

Toujours le coteau historique exposé sud, à peine à droite et sous les syrahs, le cœur de la parcelle de pinot noir qui rentre dans Vie ordinaire. Sur notre gauche il y a de nombreux genévriers et églantiers. Ont-ils une influence sur les aromatiques ? Ici 1,6ha sur basalte, un peu de marnes rouges à gauche, plus calcaire sur notre droite.

 

 

Cette fois-ci on passe de l'autre côté du village, sur le "plat", nous ne sommes donc plus sur le coteau volcanique, mais sur des argiles rouges reposant sur un bloc calcaire. Ici les gamays de la cuvée Rouge. Il y a environ 70% de vieux gamays d'Auvergne et 30% de gamays beaujolais, ce dernier est mûr quinze jours plus tôt ! Pour le moment juste un peu d'engrais organiques, les sols sont dans une phase de repos, de "remise à zéro" après laquelle Henri essayera divers semis et engrais verts.

 

A peine plus loin, la parcelle des chardonnays de Froussard, quelques pinots à gauche et quelques gamays à droite et sous la cabane, qui entrent dans la Huppe. Sols très différents, ici granit décomposé en sous-sol avec quartz, feldspath et mica et argiles rouges en surface.

 

 

 Les millésimes

2023 : Année marquée par une très forte sécheresse, à Boudes pire qu'ailleurs dans les Côtes d'Auvergne.... Au final de très petits rendements. Henri a eu peur de friser la catastrophe, il a du coup acheté un peu de raisin (même si le négoce ce n'est pas son truc, mais quand on n'a pas le choix...) Il s'en sort tout de même avec presque 30hL, "inespérés" juste avant les vendanges où il pensait avoisiner les 10hL. Par contre une bonne partie des nouvelles plantations de mai est morte de la sécheresse, il va falloir recommencer... Un gros tri a été fait : toute une parcelle de pinot noir a été laissée au sol ! Les vins s'annoncent cependant frais avec des ph qui sont restés étonnamment bas, un peu à mi-chemin entre 2022 et 2021 (un peu plus proche de 2022 tout de même) au sens où il y a encore plus de profondeur que dans les 2022, encore plus de tension, et légèrement moins de rondeur. 

2022 : un printemps très sec mais de l'eau est finalement tombée l'été. Un millésime "caviar", comme Henri a rarement vu même dans le Rhône, l'état sanitaire était parfait. Le millésime a donné des vins déjà très accessibles, avec de beaux volumes, plus en rondeur que les 2021. Un côté "sexy" sans manquer de fond pour autant sur les beaux terroirs. Les ph étaient paradoxalement plus bas que sur les 2021.

2021 : millésime très pluvieux, frais. Afin de bien comprendre tous ses terroirs Henri avait vinifié et commercialisé les vins parcelle par parcelle. Le millésime a donné des vins de garde, très marqués par la grappe entière, sur la tension, avec moins de volume et moins de rondeur que 2022, mais les vins ont beaucoup de profondeur. Un millésime pour amateurs avertis.

 

Henri chauvet

Les 2021 et 2022 on été vinifiés au domaine Sauvat (ci-dessus), les 2023 dans le nouveau chai (ci-dessous) : vinifications au rez-de-chaussée, élevages et stockage au sous-sol.

 

11 mars 2024

Visite au domaine Henri Chauvet à Boudes (partie 2) ****

 

 

Les 2023 sur fût (passage fin 2023 + quelques compléments de mars 2024)

 

 

Toutes les malo sont déjà finies. Quelques fûts sont encore en fermentation alcoolique avec un peu de sucres. Tout est en grappes entières. Pas de collage ni de filtration. Très léger sulfitage si vraiment nécessaire à la mise en bouteille. Mise avec vide d'air. Pas de "cuvées de printemps" sur les 2023, les élevages vont être prolongés, probablement jusqu'à début 2025.

 

 

Vie Ordinaire pinot noir : (sur un vieux Seguin Moreau 300L) superbe jus, racé, mûr, avec de la concentration bien équilibré par une haute acidité. Ca donne le ton des 2023 d'entrée.

 

Abrupts 1er lot sur basalte et marnes bleues : (sur un Seguin Moreau. Expo est) ça tire sur la syrah, poivré, avec une grosse allonge. Equilibre superbe avec un 14 d'alcool et un pH autour de 3,3. Vraie impression de vin terroir avec beaucoup de fond déjà. Un côté umami en finale comme souvent dans les ins d'Henri sur les sols volcaniques.

 

Abrupts 2e lot sur basalte et marnes rouges (sur un Rousseau 500L un peu plus récent. expo sud sur le coteau historique) fait plus gamay, plus en largeur, très baies sauvages. A peine plus d'alcool que le précédent, pourtant on aurait plutôt dit le contraire.

 

Si possible l'élevage durera 18mois, mais à voir avec le temps... Les deux seront probablement assemblés, à confirmer aussi. En 2023 malo en fût (pas comme 2022)

 

De Cendre et d'âme 1er lot 70%gamay/30% pinot : (parcelle vinifié en dehors d'Abrupts cette année car expo Ouest et sols basalte et calcaire plus "féminin et plus crayeux") Goûté sur un vieux fût François Frères, très typé pinot, plus serré, tout en allonge, 13% d'alcool ici.

 

De cendre et d'âme 2e lot  100% gamay : (sur un fût Taransaud) plus réduit, plus typé gamay, plutôt 13,8% alc., plus en largeur même si on retrouve cette finale crayeuse. Les deux devraient bien se compléter. Volatile "naturelle" assez haute à l'analyse mais qui ne se sent pas du tout, allonge le vin, comme souvent chez Henri.

A voir désormais si après élevage les Cendre et d'Ame iront ou non dans Abrupts....

 

Au chant de la Huppe : (argile rouge, calcaire, granit rose. Que du gamay cette année, les pinots ont été laissés par terre car trop confits) Fait gamay fruité, un peu moins en place ce jour-là, semble avoir plus d'acidité, ce qui n'est pas le cas à l'analyse, sûrement moins de volume.

 

Au chant de la Huppe sur le foudre 35HL : l'élevage est plus marqué, plus large, moins d'acidité. une touche végétale aussi ici. Les deux devraient bien se compléter.

foudre 35hL

 

 

Abrupts vendangés 15j plus tard : (à 15,5-16°, à la Bonneau !) dans un fût neuf Rousseau, il reste 10-12gr de SR, très concentré bien sûr, mais il y a de l'acidité derrière, à voir... En mars encore un peu de sucres, le bois le marque encore un peu (c'est bien le seul chez Henri) mais la bouche s'est bien affinée. Dans l'assemblage il fera du bien.

 

Négoce Carignan du Roussillon : (vignes de 95ans entre Lézignan et Minervois, en biodynamie. Henri a été vendanger lui-même, tôt) 14% d'alcool, grappe entière, même acidité que les gamay, un Carignan très fin, tendu, sanguin, racé, pas du tout confit. Incroyable. En mars un peu plus réducteur, dans une phase plus compliquée.

 

Négoce Carignan en rosé de saignée : encore 50gr de SR dans la cuve, à voir, mais ce sera un rosé de table en tout cas.

 

Négoce pinot noir de S... : acheté à des personnes de confiance, joli nez floral, pivoine, mais bouche maigre, étriquée et finale du coup serrée, mais à voir dans quelques mois, sera sûrement très floral et fin, par contre moins de volume et sera assez simple par rapport à tous les autres vins. Quand on sait que c'est 7* le prix du précédent à l'achat... En mars il s'est détendu, semble moins étriqué, en bonne voie.

 

Froussard : (chardo sur argiles rouges et granit rose) que du fût en 2023, goûté sur un Rousseau, reste 1gr de SR, fait un peu Rhône nord avec du volume, assez mûr, 13,5%, pas une grosse tension. Henri réfléchit à tenter un Vin de Voile sur quelques fûts... Regoûté en mars il a déjà gagné en tension, comme lui a dit Ganevat ce sera un grand vin mais il a besoin de 2ans1/2 voire 3ans d'élevage.

 

Macération 2023 : (goûté à 6 semaines, le "pire" moment nous dit Henri car c'est là le plus amer. Passé ce pic, ça va redescendre. Fera entre 3 et 6mois de macération) Réduction fumé, en effet très amer, gentiane, quinine, mais une certaine finesse, et du peps, intéressant à table.

 

 

En bouteille

 

Vie ordinaire 2022 : pinot noir incroyable, fraise écrasée, figue, un peu fumé lardé, anchois, orange et pêche confiturés. Texture très soyeuse, semble très ouvert, un peu exubérant, mais en même temps peu élevée en alcool et assez frais, finale acidulée. Me rappelle les meilleurs Rajat Parr ou certains pinots de Baden. Exceptionnel.

 

Abrupts 2022 : joli gamay, bien sûr plus sérieux derrière le pinot, à aller chercher, mais beaucoup de fond, probablement plus de longueur, avec une grosse tension salivante, de l'umami, à carafer mais il peut déjà s'approcher, tannins fins, très propre, pas de bois ressenti. TB++.

 

 

 

 

 

Passage au domaine pour les 2022 sur fût

 

Superbe millésime, en qualité avec beaucoup de soleil et juste ce qu'il faut d'eau sur la fin, et en qualité 40hL/ha ! Du "caviar" comme rarement vu. De très beaux PH, en moyenne 0,2 inférieurs à 2021 : le travail à la vigne commence à payer.

 

100% pinot noir Vie ordinaire (2 parcelles : une grande parcelle dans le cœur du coteau historique du village avec une dominante très volcanique et une petite parcelle avec le soleil levant où il y a des restes de bombes volcaniques et des marnes bleues) : (anciennement Entre chien et loup) goûté sur un 500L Rousseau neuf, moins de fruit, mais une texture qui apportera un plus à l'assemblage. 30% + 70% fûts 228L non neufs : superbe pinot très juteux, long, acidulé, trame terroir fumé dans le fond, très long.

 

100% gamay Rouge / anciennement Ensauvagés (granit rose, calcaire... Pas de roche volcanique ici donc reste parcellaire) : (vieux fûts dont pas mal de Taransaud) plus mûr, moins racinaire que l'an dernier, garde un côté juteux, sérieux, belle acidité, un peu typé syrah grappe entière, belle longueur très prometteur.

 

100% gamay Abrupts (assemblage des anciens Cendre et d'âme, tout là haut, envol. Très basaltique. Elevage 9mois en vieux 228L et 300L) : (goûté sur vieux fût Seguin moreau) Gamay sérieux, grosse matière, tannins encore serrés, belle fraîcheur, beaucoup d'allonge minérale. Grand vin à venir, mais taillé pour la garde.

 

A fleur de peau Macération/Froussard chardo : goûté sur un fût en macération pelliculaire 7jours, nez réduit, un peu colle, bouche avec un beau volume, amers nobles mais aromatique un peu jasmin, fleurs blanches.  Goûté sur fût en presse direct, chardonnay un peu beurré, levures, propre, qui manque un poil d'énergie par rapport au 2021. Henri décidera plus tar s'il assemble les deux ou non... En l'état plus convaincu par 2021.

 

(A fleur de peau Magnum seulement : Une toute petite parcelle d’un peu plus de 20 ares avec des vieux chardonnays dans une très forte pente à la sortie du village. Une dominante de basalte plus ou moins décomposé avec des calcaires fractionnés. 1 semaine de macération en grappes entières. 9 mois d’élevage dans des vieux fûts de 400 l et de 228 l. Non bâtonné, non collé...

 

Froussard : Une parcelle située dans un hameau très proche de Boudes avec des vieux chardonnays issus d’une sélection massale bourguignonne. Une dominante d’argile rouge très riche en oxyde de fer avec une décomposition minérale granitique. Les raisins ont été directement pressé. Elevage 9 mois d’élevage dans des fûts neufs de 500 l (50%) et des vieux fûts de 228 l (50%) chauffe légère. Non bâtonné, non collé...)

 

1,5 g/hL de S02 à la mise pour tous les 2022 car tout a dû être déplacé de l'ancien chai vers le nouveau - optimal pour les vendanges 2023. Il y aura probablement moins les prochaines années...

 

Des 2022 d'un très grand niveau, encore au-dessus des excellents 2021, avec un côté terroir peut-être moins immédiatement perceptible mais qui devrait ressortir avec le temps. 

 

 

 

Les cuvées qui seront mises en bt au printemps (élevage plus court, en cuves principalement)

Au chant de la huppe 60% gamay, pinot noir chardo : (mêmes terroirs qu'ensauvagés. Probablement 1ou2gr à la mise) Très belle cuvée sur le fruit, juteuse, mais comme toujours pas qu'un simple glou-glou quand même de la matière et du fond. Top.

 

Contre Nature 100% gamay sur le coteau (2de ramasse de abrupts) : cuvée de fruit, avec une volatile assez haute qui donne du peps, esprit plus beaujolais que les autres.

 

Qui sait 100% gamay blanc de noirs tranquille : (la fin des pet'nat qui ont été vinifiés en tranquille) un peu réduit au nez, lies, sur le peps, la tension, réveille les papilles.  (Le pet'nat devrait sortir que printemps 2024 pour affiner la bulle)

 

 (Souvent des finales umami sur les vins : sols magmatiques pauvres donc moût en manque d'azote qui libèrent des acides aminés et succiniques?)

 

 

 

Fiches techniques des 2022

 

À fleur de peau 2022 - 100% chardonnay (magnum) : Une toute petite parcelle d’un peu plus de 20 ares avec des vieux chardonnays dans une très forte pente à la sortie du village. Une dominante de basalte plus ou moins décomposé avec des calcaires fractionnés. 1 semaine de macération en grappes entières puis un pressurage pneumatique très long. 9 mois d’élevage dans des vieux fûts de 400 l et de 228 l. Non levuré - Non débourbé - Non bâtonné - Non collé - Non filtré. 1,5 g/hl de soufre à la mise comme les suivants car les bouteilles allaient être déplacés de l’ancien chai vers le nouveau.

 

Froussard 2022 - 100% chardonnay : Une parcelle située dans un hameau très proche de Boudes avec des vieux chardonnays issus d’une sélection massale bourguignonne. Une dominante d’argile rouge très riche en oxyde de fer avec une décomposition minérale granitique. Les raisins ont été directement pressé (pas de foulage). 9 mois d’élevage dans des fûts neufs de 500 l (50%) et des vieux fûts de 228 l (50%). Il s’agit de bois de la forêt de Tronçais qui ont subi un séchage long (36 à 48 mois) avec une chauffe très légère. Tonnellerie Rousseau. Non levuré - Non débourbé - Non bâtonné - Non collé - Non filtré. 

 

Rouge 2022 - 100% gamay : Une parcelle composée essentiellement avec des vieux gamays d’Auvergne et des gamays beaujolais. On peut également trouver quelques autres variétés de gamay en quantité limitée. Une dominante d’argile rouge très riche en oxyde de fer avec un bloc calcaire affleurant. 12 à 15 jours de macération en grappes entières dans des grandes cuves en inox. Uniquement des remontages au seau pour mouiller le chapeau. 9 mois d’élevage dans des vieux fûts de 300 l et de 228 l. Non levuré - Non collé - Non filtré. 

 

Vie ordinaire 2022 - 100% pinot noir : deux parcelles : une grande parcelle dans le cœur du coteau historique du village avec une dominante très volcanique et une petite parcelle avec le soleil levant où il y a des restes de bombes volcaniques et des marnes bleues. 12 à 15 jours de macération en grappes entières dans des grandes cuves en inox. Uniquement des remontages au seau pour mouiller le chapeau. 9 mois d’élevage dans des fûts neufs de 500 l (35%) et des vieux fûts de 228 l (65%). Bois de la forêt de Tronçais qui ont subi un séchage long (36 à 48 mois) avec une chauffe très légère. Tonnellerie Rousseau. Non levuré - Non collé - Non filtré. 
 

Abrupts 2022 - 100% gamay : assemblage de tous les plus beaux terroirs de gamay du coteau historique de Boudes (dans des très fortes pentes). Le basalte règne en maître avec différents types de marnes (essentiellement, elles sont bleues). 4 semaines de macération en grappes entières dans des grandes cuves tronconiques en bois. Quelques pigeages aux pieds (un pour lancer la fermentation, un pour consolider la bonne cinétique fermentaire et un pour extraire les plus beaux éléments des raisins). 9 mois d’élevage dans des vieux fûts de 300 l et de 228 l.

 

 

 

 

 

 Visite au domaine pour les 2021

 

Les 2021 sur fûts, environ 15 jours avant la mise en bouteille :

 

- Blanc 2021 A fleur de peaux : (vendangé 19oct, légèrement sulfité, pas de débourbage ni soutirage) Un blanc à la fois mûr, avec du volume mais aussi une belle longueur, acidité élevée qui étire bien le vin sur la finale. Très beau chardo, plutôt pour la table.

 

- Rescapés rosé de pinot noir : (pressurage direct, non sulfité) clair en couleur, tout en finesse, floral, framboise, petits fruits, aérien, sans manquer de volume, d'une finesse et d'une buvabilité incroyable.

 

- Rosée d'automne rosé de gamay : en train de finir sa malo, plus vineux, plus puissant, peut-être une acidité un peu plus haute aussi, bel équilibre du coup, plus taillé pour la table. Un vrai bon rosé.

 

- Entre chien et loup pinot noir : (un des rares rouges qui a eu besoin d'un peu de soufre), très floral, fruits rouges acidulés, cranberry, groseille, griotte, tout en fraîcheur et en élégance, peu d'alcool, belle acidité, très digeste. Excellent.

 

- De cendre et d'âmes gamay : plus coloré, plus poivré, épicé, badiane (comme pas mal de ses vins, le terroir de Boudes...), texture soyeuse, volume, fraîcheur, beaucoup de fruit et du fond, parfaitement propre. Incroyable pour un premier millésime.

 

- A l'aube gamay/pinot/ch : une attaque fruits rouges, poivre, typé gamay, avec une bouche soyeuse, aérienne, et une finale fruitée, presque fruits jaunes étonnante, subtile.

 

- Tout là-haut gamay : plus coloré, un peu plus confiture de fruits noirs, épices, à peine plus serré, beaucoup de volume, il demandera plus de patience, mais l'équilibre est là.

 

((non gouté ce jour-là en 2021 Epilogue chardonnay avec un peu de sucre, Ensauvagés gamay, Envol gamay)

 

 

 

 

Les autres dégustations 

 

Henri Chauvet - Les Ensauvagés gamay 2021 Côtes d'Auvergne Boudes : (embouteillé il y a mois d'un mois. Le vin est propre et en place) couleur sombre, nez très racinaire, gentiane, pomme de terre tout juste sortis de terre, très terre et "terroir", touche végétale et aromatique gamay derrière. Bouche surprenante car beaucoup de rondeur au départ, de la matière, peu d'alcool, très soyeux, superbe texture, tannins parfaitement enrobés sans notes boisées. L'aromatique reste racinaire mais gêne moins. La finale par contre revient sur de l'allonge, très longue, presque saline, minérale, "terroir", rend le vin très digeste. Intrigant. On a envie d'y retourner. TB-.

 

Envol 2021 gamay : aromatique moins racinaire, texture moins soyeuse, un peu plus en tension, pas tout à fait en place, mais finale minérale assez longue aussi. A regouter dans 6 mois voire 1an. TB.

 

 Henri Chauvet - Côtes d'Auvergne Boudes De cendre et d'âme 2021 : Couleur encore un peu violine, assez sombre, nez expressif, élégant, à peine racine, violette, cuir, fumé, viandé, grappe entière, ronce, végétal noble, complexe. Bouche à la fois légère en alcool donc très digeste mais du volume, belle texture, sans être boisé, belle acidité, aromatique sauvage fruits noirs, lardé, violette, toute petite touche volatile qui donne du peps, finale longue, saline, on y retourne facilement. TB+.

 

A l'aube 2021 : moins racinaire qu'Ensauvagés, nez qui tire sur le gamay, bouche en dentelle, très juteuse, aérienne, moins typée gamay que le nez, plus de fruits rouges, pointe fruits jaunes en finale, beaucoup de fraîcheur, glisse tout seul. TB.

 

Chien et loup pinot noir 2021 : un pinot avec beaucoup de finesse, dans lequel on retrouve l'aspect terroir, touche terre et gentiane, puis fruits rouges acidulés, cerise aigre, texture soyeuse, finale saline à peine fumée/lardée. Commence à être bien en place. TB+.

 

Tout là haut 2021 : a besoin d'un bon carafage, si possible de quelques années, Gamay sérieux, tendu, finale précise, belle allonge, très terroir aussi, évoque syrah grappe entière. Très prometteur, commence doucement à se mettre en place. TB+

 

 A fleur de peau 2021 : (chardo, ouvert depuis 5jours !) Un chardonnay avec volume, assez haut en alcool, mais aussi haut en acidité, petite pointe volatile, petite touche oxydative, donne au finale un OVNI avec du caractère, taillé pour la table, où tout s'équilibre bien. TB+.

 

Henri Chauvet - Chant de la huppe 2022 : attaque avec un peu de gaz, puis jus de fruit léger juteux, mais part ensuite en souris… Autre bouteille quelques semaines plus tard, la souris a disparu désormais, commence à bien goûter dans un style léger, gouleyant.

 

Chauvet - Qui sait blanc de noirs, gamay tranquille 2022 : couleur trouble, à peine saumonée. Nez typé nature, peut-être un peu trop pour moi, mais bouche avec beaucoup de peps, tendue, salivante, droite, en fraîcheur, propre même le lendemain. TB-. Une autre bouteille plus tard avait énormément de gaz, le lendemain, nez très propre, blanc de noirs frangipane, bouche vive, salivante. TB.

 

Henri Chauvet - Vie Ordinaire 2022 : (pinot noir) pinot éclatant, avec des fruits rouges presque exotiques, un fond fumé, une bouche fraîche et texturé à la fois. TB++.

 

8 mars 2024

soirée de gala

 

1 Vincent Latour - Meursault 1er cru Perrières 2018 : on débute par un Meursault classique, bien fait, au nez beurré, légèrement vanillé. La bouche est grasse, épaisse, beurrée, florale, elle se retend sur la fin, finassant plus minérale et sans lourdeur. TB.

 

2 Bernard Millot - Puligny-Montrachet Les Corvées 2020 : on continue sur un second chardonnay, encore jeune, bien moins de gras, peu d’élevage, la bouche est sur la tension, beaucoup pensent plus à la Loire qu’à la Bourgogne d’ailleurs, encore un peu soufré, avec une finale très minérale qui allonge bien. Joli aussi, dans un style très différent. Merc Kevin ! TB.

 

3 Ganevat - Côtes du Jura chardonnay Les Grandes Teppes VV 2018 : couleur dorée et trouble, nez typique du domaine, fruits un peu bletts au départ, citron confit, volatile élevée. C’est surtout en bouche qu’il est intéressant, très énergique, explosif, toujours ce côté citron confit, volatile (acide acétique) qui donne encore plus de peps, fond minéral, beaucoup de longueur, finale umami, très salivante. Un Ovni, qui du coup a divisé les opinions. TB+.

 

4 Château Rayas - Châteauneuf-du-Pape blanc 2007 : (50% grenache blanc, 50% clairette) Couleur or avec une intensité qui vire presque au fluo, le nez s’ouvre sur des notes étonnantes de carambar, avec une impression de sucrosité gourmande, puis de la pêche, abricot, miel, fleurs blanches, complexe. La bouche est puissante, probablement élevée en alcool, gros volume, complexe, sur les arômes du nez, pas beaucoup d’acidité, avec du gras, à peine beurrée, finale très longue dans un style plus rond et réchauffant que la série de chardonnay, il appelle la table. B+.

 

5 Clos Rougeard - Saumur-Champigny 2014 : Couleur claire, nez qui poivronne un peu au départ, puis de plus en plus de fruits, un côté pivoine, voire pot-pourri sur la fin, de plus en plus bourguignon avec l’ouverture. La bouche est aérienne, légère, mais avec un côté soyeux, évidente, parfaite, sans le côté poivron du nez, qui peut se boire avec une facilité déconcertante. TB+.

 

6 De Montille - Volnay 1er cru Les Mitans 1999 : un pinot foncé, peu évolué pour un 1999, au nez légèrement kirsché, un peu de sous-bois, des fruits noirs, des épices. La bouche est très noble, mais un peu austère, tendue, avec des tannins encore présents en finale mais qui donnent beaucoup d’allonge, on sent le côté grappe entière ici. Un vrai 1999 et un vrai De Montille finalement. TB+.

 

7 Château Giscours - Margaux 1988 : (65% CS, 30% merlot, 5% CF) Couleur sombre et tuilée, nez fumé, chocolaté, sous-bois, champignon, fruits rouges compotés, cigare, très noble. La bouche est encore relativement jeune pour l’âge du vin, les tannins sont très fins désormais, manque peut-être d’un peu de soyeux de texture, mais très noble, frais, encore du fruit, très long. Il a fait l’unanimité, comme souvent avec les Bordeaux à point. TB.

 

8 Grange des Pères - IGP Hérault 2016 : (40% syrah, mourvèdre, CS, counoise) Couleur sombre, nez très « Grange » anchois, olive, garrigue, fruits noirs. Bouche qui combien intensité, puissance et fraîcheur, les tannins sont fins, dans une phase très ouverte. Délicieux. TB++.

 

9 Henri Bonneau - Les Rouliers Vin de France : (lot 0921) Couleur plus claire, nez plus confituré, fruits rouges presque sucrés, épices. La bouche est très ronde, suave, à l’alcool probablement élevé mais contrebalancé par une forme de sucrosité, des tannins très fins, il passe sans difficulté derrière la Grange, le style est un peu plus lisse et plus propre que les Bonneau du passé, mais toujours délicieux. TB++.

 

10 Joliette - Vin de France 2013 : (11 gr SR/L) Couleur ambrée, nez de caramel, cannelle, noisette, petite touche oxydative, fruits secs, pas vraiment d’ananas ou ce genre de fruits frais pour Jurançon. La bouche est sur la tension, puissante, intense, avec une très belle acidité, mais c’est un Ovni, pas beaucoup de fruits, plutôt dans le style d’un oxydatif, tendu, quasi sec, avec beaucoup de longueur. Il s’ouvre dans le verre, sur du miel, de l’encaustique, très complexe. Lui aussi, un style très particulier qui a divisé. TB+.

 

11 Frédéric Savart - Champagne Blanc de Blancs : (dég déc 2023. Chardonnay sur Ecueil et Trepail. 2 gr) On termine sur une note de légèreté, un blanc de blancs à la bulle très fine, très facile, élégant, dont la sucrosité fait un peu plus que 2gr, c’est gourmand en même temps. Parfait pour finir en beauté. TB.

 

 

 

 

Soirée n°2

 

1 Laculle Frères, Champagne Bourdon 2018 : (100% chardonnay, parcelle à Chervey, Côte des Bar. Malo faite. Elevage en cuves bois. Non dosé. Dégorgé 2023) couleur claire, nez élégant de fruits blancs, floral, pas très marqué par les lies. Bouche avec des bulles fines, sur la tension avec une jolie amertume qui donne du caractère. TB.

2 Roulot, Bourgogne aligoté 2020 : couleur claire, nez de pomme verte, citron, petite touche d'élevage grillé sur lies. Bouche peu épaisse, citronnée, tendue, rafraîchissante, longueur moyenne. Merci Céline ! TB.

 

3 Albert Grivault, Meursault Clos des Perrières 2020 : couleur or avec des reflets verts, nez beurré, légèrement vanillé, fruits jaunes, pointe de sucrosité gourmande. Bouche avec un joli gras à l'attaque, beurrée, encore un peu d'élevage mais la fin de bouche se retend sur une très belle acidité, sensation minérale, la finale est très longue et pas du tout pataude. Excellent vin, déjà étonnamment très accessible. TB++.

 

4 Rayas, Châteauneuf du Pape blanc 2012 : (50% grenache blanc, 50% clairette) Couleur or, nez évolué de cire, de miel, d'abricot, de pêche. La bouche est élégante, fruitée, miellée, du volume, peu d'élevage, avec une acidité plutôt basse, l'alcool se sent un peu en finale. B+.

 

5 Clos Rougeard - Saumur-Champigny 2014 : Couleur claire, nez qui poivronne un peu au départ, puis de plus en plus de fruits, un côté pivoine, voire pot-pourri sur la fin, de plus en plus bourguignon avec l’ouverture. La bouche est aérienne, légère, mais avec un côté soyeux, évidente, parfaite, sans le côté poivron du nez, qui peut se boire avec une facilité déconcertante. TB+.

 

6 De Montille Volnay 1er cru Mitans 1999 : un pinot foncé, peu évolué pour un 1999, au nez légèrement kirsché, un peu de sous-bois, des fruits noirs, des épices. La bouche est très noble, mais un peu austère, tendue, avec des tannins encore présents en finale mais qui donnent beaucoup d’allonge, on sent le côté grappe entière ici. Un vrai 1999 et un vrai De Montille finalement. TB+.

 

7 Rostaing, Côte-Rôtie La Landonne 2012 : couleur un peu tuilée évoluée déjà, nez lardé, cuir, animal. Bouche sur la tension, pas de travail sur la texture, les tannins sont plutôt fins pour un Rostaing, beaucoup de longueur et de fraîcheur, très marqué par la grappe entière. Pile à point dans ce "petit" millésime. Délicieux. Merci Olivier ! TB++.

 

8 Clos Venturi, Chemin de croix 2020 : (sciaccarellu Corse) Couleur grenat clair, nez éclatant dès l'ouverture, fruits des bois, framboise, cranberry, notes de pivoine, réglisse, en se réchauffant un peu garrigue et menthol. Bouche pleine de fruits et de fleurs, éclatante aussi, très fraîche, tannins fins, il se comporte mieux à l'ouverture servi un peu fais, en se réchauffant il tire sur un grenache un peu rond avec l'alcool qui ressort. La finale est très longue, toujours de la fraîcheur et de l'élégance, un peu plus épicée. Merci Arnaud ! TB++.

 

9 Pichon Longueville Comtesse, Pauillac 1986 : (62% CS  35% Merlot  3%CF) Couleur sombre et tuilée, nez très tertiaire, sous-bois, humus, cuir, le fruit à du mal à sortit. C'est mieux en bouche, encore fraîche, avec une certaine austérité, noble, mais à aller chercher, manque une touche de gourmandise. TB+.

 

10 Grange des Pères, IGP Hérault 2017 : (40% syrah, Mourv, CS, counoise) par rapport au 2016 bien plus chaleureux, chocolaté, encore un peu jeune probablement. B+.

 

11 Albert Mann, riesling grand cru Schlossberg L’Epicentre SGN 2018 : nez plein de fruits exotiques, miel, bouche à l'équilibre parfait, personne ne devine qu'il y a autant de sucre grâce à une superbe acidité dans le fond, c'est long et très digeste. TB++.

 

 

 

 

Bonus :

un grand Gonon rouge 2020 très sauvage, éclatant. Coche-Dury Meursault 2019 un peu trop soufré tartrique. Dauvissat Forest 2017 joli même si moins tendu que d'autres millésimes. Talbot 1986 en pleine forme presque mieux que Pichon Comtesse. Henri Magnien Gevrey VV 2021 très élégant, jus de fruit mais noble, excellent.  Vincent Latour Meursault Narvaux 2021 déjà très bon combine largeur et longueur. Dagueneau silex 2014 nez très H2S qui ne sent pas très bon bouche un peu mieux minérale et tendue.

 

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7 mars 2024

Arnaud Lopez - Maison Pinot Noar (Nuits-St-Georges) ***

 

Employé du domaine Prieuré-Roch depuis 2007, Arnaud Lopez monte en parallèle son petit négoce en 2018. Il achète uniquement des raisins bio auprès d’amis qui le laissent s’occuper des vignes. Tout est vinifié grappes entières, sans intrants, sans sulfites, sans bois neuf, avec des macérations plutôt longues.

 

 

Arnaud Lopez - Pinot Noar 2022 Hautes Côtes de Nuits : couleur très claire encore un peu violine sur les contours, nez très propre et très ouvert dès l’ouverture, très fruité, marqué cerise rouge, fraise, annonce un vin croquant. La bouche présente une petite pointe de gaz à l’ouverture, très fruitée aussi, le fruit croquant annoncé par le nez est bien là, très cerise, fruit frais à peine sucré, comme peut l’être un pinot sur fût par exemple, léger en alcool (12,5%), frais. La finale est par contre étonnamment resserrée par des tannins qu’on n'attendait pas. Ils donnent un peu de caractère, d’allonge, voire une impression de profondeur à ce vin qui était un jus de fruit facile et assez simple jusque là. C’est au final un joli vin sur lequel on retourne facilement. Le lendemain, il n'a pas bougé. A voir désormais s’il peut vieillir un peu. TB.

 

5 mars 2024

Lisa Le Postec (Aulhat-Flat), L'eau qui dort et Coteau Libre ***

 

Visite au domaine Lisa Le Postec à Aulhat-Flat

 

Lisa s’est installée en novembre 2022 à Aulhat-Flat. Elle n’est pas inconnue en Auvergne puisqu’elle vinifie les vins de négoce L’Eau qui dort à Lempdes-sur-Allagnon avec son compagnon Paul Aublet, qui lui s’occupe en parallèle du domaine Coteau Libre (visite à venir…)

 

Son parcours peut être écouté sur cet excellent podcast : https://podcast.ausha.co/l-invitation/2-lisa-le-postec-devenir-vigneronne. Pour résumer, après avoir fait architecture et biologie, Lisa obtient son DNO (diplôme d’œnologue). Elle est donc très bien formée à faire du vin « techno » à la base, avant de se tourner vers le nature. Elle fait plusieurs stages à l’étranger (USA, Argentine et Nouvelle-Zélande) dans des entreprises de tailles très différentes, puis en France, notamment à Bordeaux chez Montrose et d’autres, avant d'être employée chez Patrick Bouju en Auvergne.

 

Lisa a récupéré les vignes de Fred (Frédéric Jacob), un agriculteur qui revendait ses raisins à la coopérative.  Elle possède désormais 2,2ha sur le coteau sud de la butte d’Ybois : environ 1ha de pinot gris, des gamays (60% gamay beaujolais, 40% gamays d’Auvergne) et des chardonnays. C’est un coteau solaire, à 550m d'altitude, ouvert et donc très exposé au vent. Lisa a pour projet de replanter quelques arbres. Il y aura peut-être la possibilité par la suite de planter sur la face nord ou est de la butte…

 

                       La parcelle de chardonnay est à gauche des pinots gris, légèrement en contrebas.

 

 

L’ensemble du coteau est basaltique, avec de l’argile et du calcaire également. Les sols sont un peu plus calcaires sur les chardonnays.

 

A noter l’excellent projet d’étude des sols financer par la Fédé, qui doit passer chez Lisa prochainement, ainsi que chez tous ceux qui en font la demande (à condition d’être en AOC Côtes d’Auvergne) :

https://www.tikographie.fr/2024/02/08/cartographier-le-vignoble-2-2-comment-la-science-des-sols-peut-repondre-au-changement-climatique/

https://www.tikographie.fr/2024/02/06/cartographier-le-vignoble-1-2-une-tariere-dans-la-neige/

 

 

La plupart des vignes ont été plantées par Fred, son prédécesseur. Les pinots gris sont de 2007 et 2012, les gamays beaujolais de 2007. Les gamays d’Auvergne ont entre 60 et 80ans, 1 rang sur 2 a été arraché pour que ce soit mécanisable. Tout est donc désormais en 2,20m * 1m soit environ 5000 pieds/ha. Le porte-greffe fercal est majoritaire.

 

Lisa a eu la chance de récupérer de très belles vignes, en bon état, par rapport à ce qu’on peut voir dans ce genre de situation. Certes il y avait tout de même un traitement systémique par an et la taille n'était pas toujours parfaite (Lisa est passée a une taille douce physiologique), mais les sols ne sont pas tassés, il y avait beaucoup de fumier déversé chaque année ce qui a donné des sols riches en matière organique, sans déficit d’azote, les rendements étaient limités autour de 35hL/ha etc… « Et Fred est toujours dans le coin prêt à aider. La transition se passe vraiment bien. »

 

                                                                         La parcelle de pinot gris

 

                   La parcelle de gamay. Les gamays beaujolais ont souffert de la sécheresse en 2023, bien plus que les autres cépages.  Les gamays d'Auvergne sont tout au fond à gauche de la photo.

 

 

 

La cave 

 

Une nouvelle cuverie est en construction. Une partie des vinif du négoce L'eau qui dort sera peut-être vinifiée ici l'an prochain avant d'être élevée à Lempdes. L'isolation est en cours. "Heureusement, le département aide beaucoup les jeunes qui veulent s'installer en Côtes d'Auvergne, il faut le signaler".

 

 

La cave provisoire où sont élevés les 2023. L'idée est de tout regrouper sur un même lieu, dans la nouvelle cuverie pour l'an prochain. Les fûts sont de tailles et provenances diverses. Mais il y a pas mal de demi-muids, une majorité provient du château Couhins à Pessac où Lisa a un bon filon. 

 

 

Les 2023 sur fût

 

Pas de SO2. Certification bio à venir. Les vins seront embouteillés sous azote, probablement au printemps pour les 3 premiers, plus tard pour le dernier.

 

Gamays d'auvergne/gamays beaujolais 2023 : (Grappe entière, fûts de Couhins à Pessac) gamays encore un peu serrés, mais le froid n’aide pas, très beau fruité derrière, plutôt noir, épices, il y a un vrai fond minéral, beau potentiel.

 

Gamay/pinot gris comacéré : (1/3 gamay et 2/3 Pinot Gris, grappe entière) du coup un rouge très clair, jus de fruit, tannins très souples, mais avec un beau volume, ultra facile à boire, qui glisse tout seul, manquerait un poil d'acidité en finale pour être parfait à mon goût, mais carton assuré avec ce vin.

 

Pinot gris 1 mois de macération : un orange qui a une couleur plutôt rose/marron étonnante, un ovni avec une macération qui ne semble finalement pas trop poussée, beau volume, tannins fins pour un orange, avec un beau fruité, pas trop d’amers en finale, très différent des oranges alsaciens. A voir en bouteille ce que ça peut donner.

 

Chardonnay : il reste encore 6gr de SR, l’embouteillage n’est pas prévu avant fin 2024, voire un peu plus pour lui. Chardonnay aromatique, coloré, puissant, avec un gros volume, encore un peu de sucre, pas une grosse acidité, clairement taillé pour la table, il a besoin d’un peu d’élevage encore. Prometteur.

 

Tous les vins sont parfaitement propres à ce stade, aucune souris, brett ou autre défaut. Aucun boisé marqué non plus. Vivement les premières bouteilles !

 

 

Un grand merci à Lisa pour l'accueil et la dégustation. Si l'aventure n'en est qu'à son début avec les tâtonnements que cela implique obligatoirement sur les lieux de vinif, le matériel etc... on sent déjà une grande maitrise. Nul doute que la formation solide en œnologie, les nombreux stages, les voyages, les rencontres variées et l'activité de négoce en parallèle ont formé cette vigneronne paradoxalement aussi jeune qu'expérimentée.

 

Pour l’anecdote : les vignes viennent d’être bénies par l’Archevêque de Clermont. De bon augure pour la suite !

https://www.lamontagne.fr/aulhat-flat-63500/actualites/des-sarments-au-sacrement-pourquoi-l-archeveque-de-clermont-etait-il-dans-les-vignes-d-une-productrice-du-puy-de-dome_14462383/

 

 

 

 

 

L'Eau qui dort

 

Nouveau domaine créé en 2022 par Lisa Le Postec et Paul Aublet-Cuvelier. Paul a aussi participé avec Mathieu Fleuriet aux plantations de Coteau Libre à Saint-Privat du Dragon (Haute-Loire). En attendant ils travaillent ensemble sur du négoce, provenant d'Auvergne, de Catalogne et d'Italie, avec des raisins bio... Vinifications en vin naturel.

 

 

L'eau qui dort - L'eau des fleurs 2022 Vin de France : (100% vieux gamays, raisins achetés sur Boudes. Vinif en carbo ?) Couleur entre rouge et rosé, trouble. Joli nez, pas du tout bonbon, sur des notes d'orange sanguine, grenadine, fraise, cerise, il y a un petit côté Anglore pour cet aspect entre rouge et rosé foncé. La bouche est légère (11%), peu tannique, très fruitée et acidulée, un peu de gaz à l'ouverture, petite volatile qui donne du peps, sur l'orange sanguine, la kriek, pas une grosse longueur mais la finale est propre, acidulée. On y retourne très facilement. Pari réussi. Quelques heures après début de souris, pas grave il ne reste plus grand chose. B+.

 

 

 

L'eau qui dort / Coteau Libre / Paul et Lisa Le Postec (salon jus'vénil 2024)

 

L'eau qui dort Zeppa-O Barbera 2022 : (achat sur Monferrato, 15%) mûr et un peu fruits noirs sucrés, confits, souris en finale.

 

Coteau Libre 2022 prélevé sur fût : (80% syrah, 10% pinot noir, 10% gamay, un poil de chenin, vignes de 3ans sur sables granitiques, expo sud, côté Lavoûte-Chilhac) syrah très lardé, tapenade, allonge salée, presque anchois, juste une volatile un peu haute à mon goût.

 

4 mars 2024

Soirée DRC

 

Glandien - La Moiré 2022 : (aligotés de Cheilly-les-Maranges) A l'ouverture pas mal de réduction, pas une "réduction bourguignonne", mais une réduction classique qui pue le renfermé, mieux en bouche. Rien de grave, un tour de carafe et la réduction s'estompe, nez de citron, de levure, de fruits bletts, un peu floral et fenouil, l'aromatique n'est clairement pas passionnante. C'est mieux en bouche, avec une belle acidité, c'est tendu et citronné, frais, par contre pas un gros volume voire même un peu maigre. Longueur moyenne. Un vin correct, à peine mieux que L'ouverture blanc, à ne surtout pas payer plus de 20-30€. A voir sur les rouges désormais si c'est mieux... B.

 

Mugnier - Chambolle-Musigny Les Amoureuses 2015 : couleur très claire, nez très fruits rouges et pivoine, élégant, assez simple. Bouche toute en rondeur, ultra gourmande, rien ne dépasse, soyeuse, tannins ultra fins, facile à boire, presque une petite sucrosité, il manque un peu d'acidité par rapport aux 2015 DRC qui vont suivre. TB++.

 

Mugnier - Musigny 2012 : couleur plus rouillée, mais claire aussi. Un nez très différent, plus kirsché, plus cuir, presque un peu olive, lardé-fumé, un côté syrah presque. La bouche n'a pas un gros volume, mais beaucoup de noblesse, en tension, avec beaucoup d'allonge, un brin austère mais très noble, à aller chercher par rapport aux Amoureuses. Le Musigny est moins immédiat mais plus complexe. Exceptionnel.

 

 

DRC - Richebourg 2015 : couleur encore jeune et brillante, pas trop foncée pour 2015. Nez très ouvert, plein de fruits rouges et noirs, très pur, pas du tout d'élevage ressenti, de la violette, pivoine, des épices. La bouche est très gourmande, pleine de fruits, tannins soyeux, très gros volume, déjà étonnamment très approchable pour un 2015, avec une très belle acidité derrière, finale extrêmement longue. A ce moment-là on se demande comment il peut y avoir meilleur (pour un jeune vin - sans parler de la complexité aromatique des vins plus âgés donc). Exceptionnel.

 

DRC - La Tâche 2012 : le nez est très différent des 2015, on retrouve presque une filiation avec le Musigny 2012, un côté presque syrah, lardé, olive, réglisse, du cuir, moins floral et moins en fruit que les 2015, très noble aussi. La bouche déçoit un peu par contre, massive, musclée, très gros volume, très grosse longueur, mais probablement encore trop jeune, avec des tannins serrés, et une finale un peu chaleureuse, la fin de bouche est plus dans l'esprit nebbiolo. En comparaison avec les autres, ce n'est pas son soir. TB+.

 

DRC - Romanée-Conti 2015 : il sera forcément comparé au Richebourg 2015. Le nez demande un peu plus de temps pour se livrer, mais semble plus subtil encore, un peu plus floral, un peu plus sur la rose, peut-être moins épicé. La bouche est moins en volume, mais plus en longueur, avec une acidité très élevée pour un 2015 qui porte le vin encore plus loin. Toujours cette impression de finesse extrême, un style plus aérien. Là aussi c'est étonnamment très approchable pour un 2015. Il offre déjà un plaisir énorme. La finale est encore plus longue que celle du Richebourg. On en attendait beaucoup et il a répondu. Exceptionnel.

 

 

Dujac - Clos Saint Denis 2017 : couleur un peu rouillée, nez très noble de fruits noirs, cuir, épices. Bouche avec peu de volume, tannins fins, toute en tension et fraîcheur, sur les arômes du nez, très "calcaire", avec une finale de grande classe. Un vrai Dujac. TB++.

 

Mugneret-Gibourg - Echezeaux 2018 : couleur encore noire, nez de fruits noirs confiturés, encore pas mal d'élevage. De même en bouche, assez ronde avec de la sucrosité, tannins arrondis par l'élevage. Clairement pas encore prêt (du moins, encore plus que les autres). B+.

 

DRC - Vosne-Romanée 1er cru Les Petits Monts 2018 : (Premier millésime d'Alexandre Bernier à la place de Bernard Noblet, et premier millésime de cette cuvée. Auparavant les raisins étaient probablement vendus, sauf les années de Duvault-Blochet ? Vinif avec un peu moins de soufre ? Pas uniquement des barriques neuves de chez François Frères ? Difficile de savoir, le DRC communique peu sur ses "innovations") couleur rouge brillante, nez de fruits rouges confiturés, fraise écrasée, beaucoup de pivoine. Bouche très ronde, très gourmande, très fleurie, gros volume, tannins très fins, beaucoup de pureté. Le style me rappelle les nouveaux Arnoux-Lachaux, un côté un peu sudiste-grenache ou cinsault. Un délice mais il manque une petite pointe d'acidité en finale par rapport aux 2015. TB++.

 

Rayas - 2009 : la dernière bouteille était très alcooleuse, belle surprise ici. Un nez très Rayas même à l'ouverture de fraise écrasée et de rose, pas trop d'alcool. Toujours cette bouche avec beaucoup de rondeur, très peu de tannins, fruité très mûr, confituré, la finale manque un peu d'acidité pour que ce soit parfaitement équilibré, mais une belle bouteille, même sans une grande ouverture, à servir assez frais par contre. TB+.

 

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