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Whisky Wine N' Beer
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31 octobre 2021

Klaus Peter Keller (Rheinhessen) *****

 

Klaus Peter Keller et sa femme Julia ont repris le domaine familial (d'environ 18ha aujourd'hui) à Flörsheim-Dalsheim à la fin des années 1990. Après avoir fait son stage en Bourgogne et notamment chez Armand Rousseau, Klaus Peter Keller continue de s'y rendre deux fois par an pour échanger des bouteilles avec les plus grands vignerons (Pierre Duroché...). Il a été l'un des premiers en Rheinhessen à croire au potentiel du pinot noir avec le réchauffement climatique. Il produit désormais de grands vins rouges très "bourguignons" dans l'esprit (avec une partie de vendange entière, peu de bois neuf). Il a continué à améliorer les rieslings secs, à la profondeur exceptionnelle. Sa célèbre cuvée G-Max (G pour son grand-père, Max pour son fils) est apparue en 2001. C'était au départ son vin de table, que tous ses amis ont voulu lui acheter. Il raconte que pour être "tranquille", il a fixé un prix exorbitant... Il est aujourd'hui considéré par beaucoup comme le plus grand vigneron allemand.

 

 

 

KP Keller - Riesling Trocken Von der fels 2016 : (AP 13) Couleur claire, nez pétrole, minéral, citron confit, pamplemousse. Bouche perlante, très minérale, tendue, sûrement 3-4gr de SR, sur les arômes du nez, pas une grosse matière, bonne longueur. Belle "entrée de gamme" au style Keller, guère étonnant avec quelques vignes de Morstein et Kirschpiel dans l'assemblage. TB.

 

 KP Keller - Spätburgunder S trocken 2013 : (AP 40) Couleur claire reflets oranges. Nez expressif, cerise griotte, framboise, pointe florale, touche fumée avec l'ouverture (viande fumée). Bouche légère, presque sans tannins, quand même de l'épaisseur, assez ronde, très léger boisé bien intégré. Finale un peu courte, mais un vin très facile à boire, on se ressert très vite. TB.

 

Keller - Kirchspiel riesling GG 2016 : (Rheinhessen.AP n°30. 13%) Couleur à peine plus dorée, nez plus fermé qu’il faut aller chercher, moins fruité, plus minéral, ne pétrole pas trop là non plus. Bouche plus puissante, un peu plus de volume, encore jeune, plus sèche et encore plus minérale, une certaine austérité mais très noble. C’est surtout sur la finale qu’il impresionne et qu’on sent le potentiel, encore plus longue et plus tendue que le Prager, très caillou. Sûrement plus grand que le précédent, mais a besoin d’un peu plus de temps. TB++.

 

Keller - Kirchspiel riesling GG 2020 : (AP24, 12,5%) Couleur or pâle, nez très citron, citron vert, zestes, pointe résine, pas trop pétrole. Bouche pleine d'énergie, très tendue, sèche, grosse acidité, zestes, citron, beaucoup d'amers nobles, trame calcaire derrière, finale très longue, parfaitement équilibrée, déjà délicieux en l'état. Et dire que c'est trop jeune... TB++.

 

Keller - Riesling limestone Kabinett 2018 : (AP 06) très clair, très perlant, semble assez peu sucré, très tendu, citronné, frais, 9% d'alcool, se boit tout seul, simple mais très précis. TB.

 

Limestone Kabinett 2021 : très tendu, peu d'alcool, minéral, équilibre parfait. TB+.

 

Keller - Bürgel pinot noir GG 2020 : (AP 17) Couleur claire, nez un peu réduit à l'ouverture, léger élevage tosté. Bouche par contre très élégante, pure, fruitée, fraîche, acidité assez haute, joli fond minéral, long, salivant. TB++. Une autre bouteille plus tard était très claire, toute en fruit, finesse extrême, ultra buvable, fleurie, évidente, moins d'élevage, peut-être un peu moins de tension en finale. TB++.

 

Keller Rieslaner Auslese 2021 : (demi-bt) couleur or, nez très fruits exotiques frais, mangue, ananas, bonne acidité et peu d'alcool en bouche, très gourmand, frais, exotique, pas très long mais efficace. TB+.

 

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31 octobre 2021

Marguet (Ambonnay) ****

Benoit Marguet a repris le domaine familial en 2008, il travaille aujourd'hui en bio, biodynamie, phytotérapie et aromathérapie. Il travaille 8 hectares sur Ambonnay et Bouzy + un peu d'achat de raisins sur la Côte des blancs. Les fermentations se font sous bois, les vins sont peu sulfités, non dosés. Si autrefois ses champagnes étaient un peu trop marqués par le bois, le tir semble avoir été corrigé, les champagnes combinent maturité, tension, minéralité, énergie et patine du bois.

 

Marguet - Champagne Shaman 2017 : (69% pinot noir, 31% chardonnay. Zéro dosage. 23mg SO2 total. Dégorgé début 2021) Couleur qui fait un peu évoluée, joli nez de pommes mûres, petite touche d'élevage bien intégrée, fruits blancs, pêche, floral, on sent le champagne ramassé mûr. Bouche tendue, minérale, crayeuse, sur les arômes du nez, bulle fine. Pour chipoter manque un peu de matière. La finale est longue et crayeuse, bien typée craie dure de la montagne de Reims. TB.

 

Yuman 2019 un peu strict en l’état. Shaman 2018 idem un peu strict, austère, semble pas tout à fait en place. La version Shaman rosé se goute un peu mieux. Sapience 2011 (achat à Leclapart, Lahaye Laval) mieux, style très droit, mais joli fond minéral. Dans l’ensemble une gamme pas dans un bon jour…

 

26 octobre 2021

Tyrrell's (Australie) ***

Tyrrell's est un vieux domaine (1858) d'un peu plus de 100 hectares situé dans la Hunter Valley (Nord de Sidney), certifié ISEM (International standard for environmental management)

 

Tyrrell's - Vat 1 Semillon 2015 : (plus vieilles vignes du domaine, certaines sont de 1923. Sols très sableux. Elevage court en cuves sur lies puis près de 5ans en bouteille avant commercialisation. 11% vol)  Couleur or pâle, reflets verts. Nez encore jeune, expressif, citron vert, agrumes, résine, pointe de cire et miel. Bouche légère en alcool, pas de gras, pas une grosse matière, belle acidité, très fraîche et digeste, presque tendue, très zestée, fruits jaunes. Finale assez longue, acidulée, presque saline, amers nobles, zestes de citron, le lendemain pointe noisette qui commence à apparaître. Un vin assez déconcertant avec son élevage cuve et ses 11%, on sent qu'il est ramassé en quasi sous-maturité, comme les Marsanne de Tahbilk, beaucoup plus frais et digeste que les sémillons secs bordelais (il se rapproche bien plus d'un riesling ou d'un alvarinho). Bel équilibre, mais encore assez simple dans son aromatique. Pour plus de complexité à regoûter dans 10ans. TB.

 

Tyrell’s (Australie, Hunter Valley) – HVD semillon 2015 : nez à peine grillé sur lies, floral, cire. Bouche agrumes, cire, peu d’alcool, peu de volume, finale un peu courte, manque d’acidité par rapport au VAT 1 2015. B.

 

19 octobre 2021

Torbreck (Australie) ***

Domaine d'environ 250ha situé à Marananga au centre la Barossa Valley, créé en 1994 par David Powell. Le domaine est racheté par le californien Peter Knight en 2013. Les vins sont assez classiques pour la région, très confiturés, avec beaucoup de sucrosité, hauts en alcool, boisés, mais on peut toujours avoir une bonne surprise en les attendant très très longtemps...

 

Torbreck - The Struie 2011 : (Syrah. Barossa Valley + 5% Eden Valley plus fraîche. 15,2% vol. pH 3,71) Couleur grenat, pas trop noire pour une syrah australienne, peu évoluée. Nez confituré, sur les fruits noirs, le cacao, pas trop boisé pour Torbreck mais ça sent la sucrosité élevée. La bouche le confirme, c'est très rond, sucré, tannins très gras, beaucoup de cacao et de confiture de fruits noirs, assez simple, quand même un peu d'acidité derrière, l'alcool est bien intégré au départ mais ressort en finale et devient de plus en plus évident lorsque le vin se réchauffe. La finale est assez longue, plus épicée, un peu d'orangette et toujours du cacao. Si le vin fait son effet sur les premières gorgées on se lasse très vite, ça devient même écoeurant dès le second verre. B-.

 

Torbreck – Old vines GMS Barossa 2018 : très confituré, épicé, pneu brulé. Moyen.

 

Torbreck – Hillside vineyard grenache Barossa 2018 : très rouge rubis en couleur, très gourmand, peu de tannins fraise confiturée, velouté, suave, pas une grosse acidité, mais alcool bien intégré. TB.

 

Torbreck – Descendant Barossa valley 2018 : (shiraz + viognier) Plus noir, fait syrah lardé, fumé, tapenade, nez assez noble, pas trop boisé, la bouche est pas trop confiturée par rapport aux autres cuvées. TB+.

 

Torbreck – The Factor Barossa valley 2018 : (shiraz) Très noir, très sirupeux, ultra épais, tannins lissés par le bois, très marqué coconut, très écoeurant. A revoir dans 20ans minimum. B-.

 

Torbreck steading blanc 2017 : (rhone blend) nez pêche, abricot, floral, facile, sans être exubérant non plus, la bouche a le mérite d'être pas trop haute en alcool, ni trop grasse, peu d'acidité en finale par contre. B+.

 

16 octobre 2021

Soirée Montalcino

Situé au sud de la Toscane, Montalcino est réputée pour être une zone particulièrement chaude et sèche.

carte de toscane

 

Sur un peu moins de 20kms par 20, près de 240 producteurs aujourd'hui se partagent un peu plus de 2000ha de vignes. La différence de climat est énorme entre le Nord et le Sud de l'appellation, avec environ 3 semaines d'écart dans les dates de vendange. Si des sous-régions ont clairement été identifiées, elles n'ont pour le moment rien d'officiel ; mais les débats sont nombreux pour savoir s'il faut ou non les intégrer dans les règles de la DOCG, comme c'est le cas dans le Chianti par exemple. Pour Soldera la variété de terroirs est de toute façon trop forte même au sein d'une même sous-région. Pour Salvioni, il aurait fallu les créer dès le début car segmenter c'est forcément classer ce qui entraînera de meilleures ventes par endroits et donc jalousie, procès... Et que faire des domaines qui assemblent des parcelles du Nord avec des parcelles du sud ? 

carte secteurs montalcino

sub region montalcino

Un schéma peut-être un peu trop "simpliste" (surtout la mention "slavonian oak cask" qui n'a rien à voir avec le secteur) mais qui a le mérite d'être très clair.

 

Montalcino est l'un des secteurs du monde où la géologie est la plus complexe. Les premières cartographies commencent à apparaître mais restent encore très schématiques. On trouve cependant des cartes précises sur les sites des domaines ayant mis en place un système parcellaire.

soil map

 

 

Tous les vins sont en 100% sangiovese grosso, un clone trouvé à la fin du XIXe siècle par la famille Biondi Santi, particulièrement résistant au phylloxéra. Les domaines choisis sont dits "traditionnalistes" (élevages en foudres) par oppostion aux "modernistes" (élevages en barriques). Seul Salicutti est parfois considéré comme "intermédiaire". 

La dégustation commence par les Rosso di Montalcino (élevages plus courts, faits avec les jeunes vignes ou des parcelles plus propices à des vins "de fruit") puis continue avec les Brunello di Montalcino (élevage minimum 2ans sous bois, 6 mois en bouteille et commercialisation en janvier de la 5e année suivant la récolte). Et enfin un Brunello di Montalcino Riserva (un an de plus sous bois et commercialisation la 6e année).

 

Les vins ont été ouverts à midi pour le soir, non carafés, servis en Zalto Universal.

 

 

1 Castello Tricerchi, Rosso di Montalcino 2018 : (domaine de 13ha autour du château historique de 1441. Vignes replantées en 1995, d’abord vente aux coopératives puis premier millésime de Tommaso Squarcia en 2012. 2 parcelles proches du domaine, au Nord de l’appellation, secteur frais donc. Elevage 1an en foudres. Sols argile et sable surtout.)    Couleur très claire, limpide. Nez ouvert, sur des petits fruits rouges acidulés, pivoine, facile et élégant. Bouche légère, pas un gros volume, fruits rouges avec une petite pointe de sucrosité bien équilibrée par une bonne acidité. Pas une grosse longueur mais beaucoup de fruit, frais et gourmand. TB.

 

2 Poggio di Sotto, Rosso di Montalcino 2016 : (domaine de 10ha créé fin des années 1980 par le légendaire Pierro Palmucci, à Castelnuovo dell'abate, secteur chaud mais tempéré par le Monte Amiata. Certifié Bio. Collaboration avec l’Université de Milan pour trouver les meilleurs clones. Domaine vendu en 2011 à Claudio Tipa déjà propriétaire de ColleMassari. Jeunes vignes de Brunello, autour du domaine. Elevage 2ans en foudres. Sols marnes et galestro surtout.)      Couleur à peine plus sombre que le précédent mais on reste sur une teinte rubis « pinot », brillante. Nez expressif avec un fruité un peu plus mûr que dans le précédent, fraise, cerise, un peu plus de profondeur, tomate séchée, pivoine. Bouche avec un peu plus de volume, fruité éclatant, très frais, pas très riche en alcool, tannins très fins, assez « bourguignon » dans l’esprit, juteux, gourmand et bonne longueur en plus. Au niveau de nombreux Brunello. TB+.

 

3 Stella di Campalto Podere San Giuseppe, Rosso di Montalcino 2014 : (5,5ha en biodynamie à Sant’Antimo, créé dans les années 1990. Domaine reçu comme cadeau de mariage, Stella est tombée amoureuse du lieu qui en plus l’aurait soigné de sa maladie. Rencontres avec Piero Palmucci et Nicolas Joly entre autres. Plusieurs parcelles toutes autour du domaine, sols variés galestro, argiles, sables, quartz... Elevage 19 mois foudres, assemblage + 34 mois en bouteille. Légèrement sulfité à la mise.)          Couleur rubis à peine rouillée, nez plein de fruits rouges sucrés, de rose, petite touche balsamique, garrigue. Bouche à la fois solaire, fruité gourmand, mais une belle fraîcheur, des tannins très fins, un peu plus solaire que Poggio, un peu plus évolué et peut-être un peu moins propre. Mais là aussi un Rosso au niveau des autres Brunello. TB+.

 

4 Podere Le Ripi, Brunello di Montalcino Cielo d’Ulisse 2016 : (30ha en biodynamie + jardin, chai écologique…, créé en 1998 par Francesco Illy, vinification parcellaire. Domaine au sud-est mais parcelle à l’Ouest vers Camigliano. Elevage 33mois foudres + 12mois cuves ciment. Sol schiste et calcaire avec alluvions et sables.)      Couleur rubis foncé, nez sur la cerise, fruits un peu plus noirs, violette. Bouche puissante (15°), très dense, reste bien équilibrée grâce à une acidité élevée, intense, tannins encore présents, grosse longueur, beau potentiel mais encore jeune en l’état. Il a permis de voir le style de 2016 qui s’annonce un grand millésime de garde avec du fruit, de la matière, alcool et acidité élevés. TB-.

 

soldera 2013

 

5 Salicutti, Brunello di Montalcino Piaggione 2013 : (domaine créé dans les années 1990 par Francesco Leanza, ancien ingénieur en chimie, racheté par les restaurateurs Munichois Felix et Sabine Eichbauer en 2016. 4,5ha bio depuis 1994 (Premier domaine bio de Montalcino). Vinification parcellaire. Parcelle de 1,2ha riche en calcaire et marnes, assez solaire. Vignes de 1994 et 2007. Elevage 3ans foudres 5HL, 10HL, 20HL puis 40HL.)      Couleur sombre et légèrement évoluée, nez complexe, changeant, fruits cuits, presque pruneau, fumée, champignon, notes légèrement oxydées, balsamique. Ca part un peu dans tous les sens. Idem en bouche où le vin semble déjà évolué, un peu fatigué presque, mais tout en gardant une certaine fraîcheur et une bonne longueur. B.

 

6 Gianni Brunelli Le Chiuse di Sotto, Brunello di Montalcino 2013 : (domaine de 6,5ha créé en 1987 par cet ancien restaurateur de Sienne. Bio non certifié. Des parcelles à Pordenovone au sud-est (sable, galestro…) et à Le Chiuse di Sotto au Nord (argiles). Elevage foudres. Depuis la mort de Gianni en 2008 c’est sa femme Laura qui continue au domaine.)       Couleur grenat, sans aucune note d’évolution, nez qu’il faut aller chercher, fruits noirs, un peu floral, délicat. La bouche est très élégante, toute en sobriété et en retenue mais très noble, du fruit, de la matière, pas encore d’évolution. C’est long, pas très haut en alcool (13,5°), très frais et très juteux. TB+.

 

7 Gianfranco Soldera Azienda Case Basse, IGT Toscana 2013 : (créé en 1972, 9ha biodynamie non certifiée avec un jardin botanique. 2 parcelles proches du domaine, sols variés. Elevage 5ans en foudres. Devenu légendaire depuis qu’un ancien employé (pour des raisons encore controversées – Gianfranco était soi-disant à l’origine des dénonciations entraînant le scandale du Brunellopoli en 2008) a ouvert les robinets des foudres contenant les récoltes de 2007à2012. Depuis sa mort en 2019, sa femme gère le domaine.)          Couleur rubis très brillante, nez exubérant, plein de fruits rouges confiturés, très fraise confiturée, cerise rouge, très éclatant, puis un peu de viande fumée, de garrigue, d’herbe grillée, de tomate séchée… La bouche impressionne par sa densité, très peu de tannins, texture soyeuse, le fruité est sucré, un côté bonbon, pourtant il reste digeste grâce à une bonne acidité dans le fond, une longueur incroyable, avec beaucoup de gourmandise. Un OVNI, qui n’a rien à voir avec les autres vins, qui met une vraie claque d’entrée, déjà prêt à boire. Le maître a parlé !  Exceptionnel.

 

8 Biondi Santi Tenuta Greppo, Brunello di Montalcino 2008 : (domaine de 25ha, créé en 1840. Le domaine historique de l’appellation, à l’origine de la création du Sangiovese rosso. Plusieurs parcelles autour du domaine. Elevage 3ans en foudres. Domaine récemment vendu au groupe EPI (Piper-Heidsieck…)      Couleur grenat, légèrement évoluée, nez plus austère, plus « traditionnel », fruits plus noirs, cuir, girofle, réglisse, sous-bois, très complexe. La bouche est droite, très noble, un peu austère, pas de sucrosité ici, peu d’alcool, acidité élevée, tout en tension, avec une grande longueur, des tannins poudrés. Un style complètement à l’opposé de l’exubérance Soldera mais grand aussi. TB++.

 

 

Bonus n°1 Col d’Orcia, Brunello di Montalcino Poggio al vento Riserva 2010 :  (grand domaine en bio au sud de l’appellation. Long élevage en foudres)   Couleur rubis foncé peu évoluée. Nez expressif, à mi-chemin entre Soldera et Biondi Santi, fruits rouges, prunes, réglisse, menthol, mûr mais beaucoup moins sucré que Soldera. Bouche puissante, élevée en alcool (15°) mais parfaitement équilibrée, grosse acidité, beaucoup de fruit, tannins de qualité, encore dans sa phase de jeunesse, mais déjà grandiose par son équilibre. Grande série ! Merci Stan pour la bouteille. TB++.

 

Bonus n°2 Tenuta dell’Ornellaia, Bolgheri superiore rosso Ornellaia 2004 : (Propriété ayant d’abord appartenu à Antinori, consulté par Michel Rolland puis vendu à Mondavi puis à Frescobaldi. Cabernet sauvignon, merlot, en barriques)     Changement complet de style, de secteur et de cépage avec cette légende des « super-toscan » à la couleur très noire, au nez encore légèrement boisé vanillé, beaucoup de cassis, très mûr, confituré, un peu de menthol, tabac, cèdre. Bouche encore toute jeune, pleine de cassis un peu sucrée, des tannins présents mais gras, de la puissance, du volume, un style bien sûr plus « international » que les précédents, une sorte de Bordeaux solaire, parti pour vivre très longtemps, avec un travail sur le volume, la texture, la rondeur, complètement différent des Sangiovese en foudres et très intéressant à comparer. Merci Manu pour la bouteille ! TB.

ornellaia 2004

 

Une dégustation de très haut niveau, qui a pleinement convaincu tous les participants, même ceux qui n'étaient pas familiers avec le sangiovese. Les vins se sont montrés très variés, combinant fruit, gourmandise, puissance liée à l'alcool mais restant toujours digestes, ne saturant jamais les palais. Et pourtant beaucoup d'entre eux étaient encore trop jeunes dans l'idéal.

 

Pour les plus motivés un peu de lecture supplémentaire : https://kerinokeefe.com/montalcino-time-to-get-in-the-zone/

 

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9 octobre 2021

Soirée grands vins

1 Dom Pérignon, Champagne vintage 2008 brut : (50% pinot noir 50% chardonnay, sur Montagne de Reims, Côte des blancs et Hautvillers. Elevage cuve. Malo faite)  Couleur or pâle, nez typique du domaine avec des notes beurrées et légèrement grillés. Bouche à la bulle fine, généreusement dosée en sucre (à peine trop peut-être), sur l’aromatique Dom Pé mais avec l’élégance et la fraîcheur de 2008, finale longue, crayeuse, bien plus tendue que sur d'auters millésimes. Ca commence bien. TB.

 

2 Raveneau, Chablis 1er cru Vaillons 2012 : (100% chardonnay. Parcelle sur la rive gauche du Serein, exposition sud-est, sols calcaires. Elevage fût)  Couleur très claire, nez classique du domaine mélangeant coquille d’huitre, citron à des arômes plus « Côte de Beaune » beurré, fruits jaunes. Bouche qui combine une matière épaisse, un peu de gras et de beurré, à du fruité et une trame minérale très longue, très salivante en finale, d'une longueur incroyable. La magie Raveneau a encore opéré avec peut-être un supplément d'expressivité sur la seconde bouteille. TB++.

 

3 J.L. Chave, Hermitage blanc 2013 : (80% marsanne, 20% roussanne. Parcelles : Rocoules, Peleat, l’Hermite et Maison blanche. Elevage fût dont 20% neufs environ)  Couleur bien dorée, nez très expresif de miel, cire, abricot, pêche. Bouche grasse, très dense mais qui réussit le tour de frorce de rester digeste, très longue également. Superbe. La première bouteille semblait avoir un petit supplément de fraicheur. TB+.

 

4 Clos Rougeard, Saumur-Champigny Les Poyeux 2012 et 2011 : (100% cabernet franc, parcelle de 2,9ha sur sols sableux. Elevage 2ans en fût d’un vin)  Deux bouteilles très proches l'une de l'autre, très claire en couleur, au nez mêlant petits fruits rouges quasi bourguignons avec un fond terreux/végétal plus typé cabernet. Une bouche aérienne, aux tannins soyeux, toute en fraîcheur et en élégance. TB+.

 

richebourg 1998 romanee conti

 

5 Château Giscours, Margaux 1989 : (65% Cabernet Sauvignon, 30% merlot, 5% Cabernet Franc. Vignes sur Labarde au sud de Margaux. Elevage fût dont 50% neufs)  Couleur assez claire pour Bordeaux et que très légèrement évoluée pour 1989, nez encore très frais, et fruité, qui fait peut-être un peu plus merlot que cabernet. La bouche est d’une fraîcheur incroyable pour l’âge du vin, toute en finesse, très élégante, on commence à retrouver des arômes un peu plus typés cabernet, de tabac, cuir, fumé, cassis... belle longueur en plus. Encore la preuve que les Bordeaux ont juste besoin de temps pour exprimer tout leur potentiel. TB+.

 

6 Domaine de la Romanée-Conti, Romanée-St-Vivant 1997 : (100% pinot noir en grappes entières. Parcelle de 5,28ha sous la Romanée-Conti et les Richebourg. 90cm d’argiles sur calcaires de Premeaux. Elevage en fûts neufs) Couleur grenat, à peine évoluée. Superbe nez expressif et très complexe, plutôt orienté violette et fruits noirs, un peu kirsché, viande fumée, végétal noble, cuir... Bouche en dentelle, soyeuse, peu de tannins, moins d'acidité et d'énergie que le Richebourg 1998, mais plus de finesse. Une finale interminable là aussi, portée par la fraîcheur et le végétal noble de la grappe entière. Exceptionnel.

 

6 Domaine de la Romanée-Conti, Richebourg 1998 : (100% pinot noir en grappes entières. Parcelle au nord de la Romanée-Conti. Le DRC possède 3,5ha des 9ha. Sols de marnes et calcaire de Premeaux. Elevage en fûts neufs) Couleur rubis, trouble et à peine évoluée. Superbe nez expressif et très complexe sur le pot-pourri, la pivoine, fruits rouges et noirs, pointe fumée... La bouche est puissante, énergique, avec une acidité élevée, une matière dense, encore beaucoup de fruits un peu plus sucrés que dans la St Vivant 1997, la noblesse de la grappe entière qui apporte beaucoup de fraîcheur, des tannins poudrés et une finale interminable. Encore une fois, tout le monde en attendait beaucoup et personne n'a été déçu. Exceptionnel.

 

7 Camille Giroud, Nuits-St-Georges 1er cru Perrières 1990 : (100% pinot noir en grappes entières. Parcelle au centre de l’appellation, exposé sud-est, dans la combe des Vallerots, sur calcaires très compacts en haut de coteau)  Couleur sombre et légèrement tuilée, le nez fait encore jeune, sur le kirsch, la terre, quelques notes animales. Bouche puissante, sur les arômes du nez, avec beaucoup d'énergie et des tannins encore durs, pour ce vin de gibier à l'ancienne, grosse longueur, avec beaucoup de minéralité, mais il manque d'élégance par rapport au précédent bien sûr. TB.

 

8 Château d’Yquem, Sauternes 1983 : (80% sémillon, 20% sauvignon. Elevage de 3ans en fûts neufs)  Couleur ambrée, nez magnifique, de safran, ananas, fruits exotiques, miel, cire, pêche… Bouche concentrée, sirupeuse, qui attaque sur le caramel, moins exotique que le nez, la finale retrouve un bel équilibre avec de fins amers, sur l’orange, l’abricot sec, encore une belle acidité, reste finalement très digeste. Accord parfait avec le financier ananas/coco. TB++.

 

Bonus : un petit pinot pour "emmener" les vins de la Romanée-Conti, un Clos de la Faille 2018 d'Albert Mann lors de la première soirée, mûr, très bonbon cerise, gourmand, encore un peu d'élevage à intégrer. TB. Un Vosne-Romanée 2017 de René Bouvier lors de la seconde soirée très élégant, floral et sur les petits fruits rouges, tout en finesse, infusé. TB+. Un Gonon Saint-Joseph rouge 2017 sauvage, lardé, tapenade, fruits noirs, très salin, encore un peu de tannins bien sûr, mais toujours la grande classe de ce style grappe entière. TB+.

 

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