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Whisky Wine N' Beer
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29 décembre 2020

Egon Müller (Allemagne - Sarre) *****

Le domaine Egon Müller est désormais dirigé par Egon Müller IVème du nom. Il possède des vignes sur 2 parcelles classés grands crus par le VDP, toutes les deux dans le village de Wiltingen dans la Sarre, région au sud de la Moselle mais plus fraîche car plus en altitude. Le Scharzhofberg, dont Egon Mûller possède 8,5 hectares sur 28 est légèrement en retrait du fleuve, montant jusqu'à 310m d'altitude, avec des sols d'ardoises grises et rouges. Le Braune Kupp (2,5 sur les 4 hectares) surplombe le fleuve, est exposé plein sud, plus bas en altitude (260m) sur des schistes rouges/bruns, donc plus solaire. Si Egon Müller rêve de faire un grand riesling sec comme le Clos Ste Hune, il a parfaitement conscience que c'est impossible à Wiltingen et ne cherche pas à forcer les choses. Il produit uniquement des rieslings allant du légèrement au très sucré. Ses vins sont probablement les plus cristallins et les plus fins de toute l'Allemagne. Ils sont toujours légers en alcool, d'une grande minéralité, semblant faciles et simples en jeunesse et révélant toute leur complexité et leur profondeur avec le temps. Les vins du Braune Kupp sont à peine plus opulents et plus rapides à se livrer que ceux du Scharzhof.

 

 

Egon Müller - Riesling Scharzhof 2011 : Couleur paille, presque translucide même. Le nez est assez ouvert, sur les agrumes, surtout le pamplemousse, un peu de citron aussi. Bouche très légèrement perlante, douce (11,5%), dans un esprit demi-sec mais avec une belle acidité, toujours sur le pamplemousse. Finale de bonne longueur, avec un bel équilibre sucre/acidité. Un vin assez simple, mais très frais, désaltérant et très dangereusement buvable. Note : 16/20.

P1020315

 

Vinexpo 2019

Egon Muller, Scharzhof 2018 : (AP 01) ultra aromatique, litchi et fruits blancs, ferait presque muscat, toute petite touche de sucre, bonne acidité, l’aromatique est vite lassante. A voir au vieillissement. B+.

Egon Muller, Scharzhof Kabinett 2018 : (AP 02) encore tout jeune, plus complexe, fruits blancs, notes florales, à peine plus de sucres, bonne acidité. A regoûter dans quelques années, probablement loin de son apogée. Même niveau longueur il y a eu mieux ce jour-là. TB.

 

 

Le Gallais/Egon Müller - Riesling Wiltinger Braune Kupp Kabinett 2018 : (AP n°4) Couleur presque translucide, nez à peine réduit au départ puis se développe sur les fruits blancs, pointe pétrole, citron vert, très pur, pas de botrytis. La bouche est un laser, tranchante, traçante, très belle acidité, très minérale, les quelques grammes de sucres (en fait probablement plus sur un kabinett) donnent un peu de fruit et rendent le vin facile à boire, surtout à 9% d'alcool. La finale est longue, minérale, acidulée, avec de jolis amers évoquant les zestes d'agrumes. Déjà délicieux, très frais et cristallin pour 2018, et bien sûr loin de son apogée. TB++.

 

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28 décembre 2020

Thomas Studach (Suisse) ***

Thomas Studach a repris le domaine familial en 1988 mais ne s'occupe vraiment que de ses propres vignes à plein temps depuis 1998. Il est situé à seulement quelques kilomètres de son mentor et ami Gantenbein et cherche à travailler dans le même style. Selon Lobenberg, il est le numéro 2 du pinot suisse, justement derrière Gantenbein. Le style est moderne, pas forcément très extrait mais avec beaucoup de barrique neuve et de rondeur... Il faut les attendre longtemps si l'on est sensible à l'élevage.

 

Thomas Studach - Pinot Noir Malanser 2016 Grisons : (moitié grappe entière) Couleur rubis assez claire et en même temps orange/rouille, le nez s'ouvre sur la vanille, pointe de caramel, derrière des fruits rouges et une fine touche de ronce/grappe entière. La bouche est très ronde, tannins complètement lisses, peu d'alcool, en finesse, bonne acidité à l'attaque mais qui s'arrête assez vite laissant uniquement la place à la vanilline et quelques épices. Finale très courte. Un vin décevant, très boisé, tout en largeur, sans longueur ni profondeur. C'est un peu mieux le lendemain sur la cerise rouge légèrement confiturée, un peu moins de bois, dans un esprit toujours assez "nouveau monde". B-.

 

26 décembre 2020

Bass Phillip (Australie) *****

La légende du pinot noir australien. Créé par Phillip Jones en 1979, d’après le nom des explorateurs George Bass et Arthur Phillip, certifié biodynamie. Le domaine est situé dans la zone fraîche du Gippsland, à l'est de Melbourne, où Philipp Jones cultive pinot, chardonnay, gamay, nebbiolo et gewurz, plantés à haute densité. Le style des vins se veut très "bourguignon", sur la fraîcheur, peu extraits, égrappés, gardant toujours une certaine rondeur et de la gourmandise avec un côté légèrement plus confituré que les pinots français. En fonction des cuvées il est préférable d'attendre quelques années pour que les élevages soient pleinement intégrés. La qualité et la rareté des vins lui ont valu le surnom de DRC australien, même si les vins sont probablement plus proches de l'école Jayer. En 2020 Philipp Jones prend sa retraite et vend le domaine à Jean-Marie Fourrier ! 

 

 

Bass Phillip, Pinot noir estate 2015 - Gippsland (Victoria) : (La légende du pinot noir australien. Créé par Philipp Jones en 1979, d’après le nom des explorateurs George Bass et Arthur Philipp, certifié biodynamie. Le pinot noir "estate" est une parcelle de 4 hectares, en haute densité pour l'Australie (8500pieds/hectare), non irriguée, orientée nord-est, sur des sols limoneux et volcaniques, parfois assmblée avec la parcelle "Leongatha". Elevage en fûts français dont 60% de fûts neufs. 100% egrappé. Non filtré) Couleur encore plus claire que le précédent (un Josh Cooper), trouble aussi. Nez envoûtant, très pur aussi tout en étant différent, plus sur la fraise confiturée ici, la rose, plus gourmand, peut-être encore plus évident, sans trait végétal. Bouche toute en finesse, en gourmandise, ronde, peu tannique, belle épaisseur, juste ce qu'il faut de fraîcheur, tout semble évident et à la bonne place, du velours, il rappelle - ou appelle - le style du Gevrey le plus fin, avec en plus beaucoup de longueur. Son statut de légende locale n'est pas usurpé. TB++.

 

Bass Phillip - Gewurztraminer 2018 : couleur dorée, nez sur le litchi, les fruits jaunes, pêche, abricot, un peu de fruits exotiques, il peut faire penser à des cépages aromatiques comme le viognier, la petite arvine, ou le gewurz bien sûr. Bouche grasse, presque huileuse dans l'esprit d'un condrieu par exemple, sur les arômes du nez, gardant une fine acidité dans le fond qui l'empêche d'être lourd, même si on reste sur un vin plus en largeur qu'en longueur. Finale moyenne. Une interprétation originale du cépage, avec une aromatique identifiable mais une texture qui n'a rien d'alsacienne. B+.

 

Bass Phillip chardonnay estate 2018 : couleur dorée, nez sur le beurre, les fruits exotiques type ananas, pointe vainillée déjà bien intégrée, pas du tout de grillé. Avec l'aération de plus en plus de fruits exotiques. Bouche grasse, épaisse, beurrée, pas trop d'alcool, toujours ces fruits exotiques, dans le fond une belle acidité lui permet de pas être trop lourd. Finale sur les fruits exotiques. Proche du Liquid Farm californien bu récemment avec un peu plus d'acidité peut-être. Un style "mûr", assez riche, mais maîtrisé. A voir au vieillissement désormais. TB.

 

Bass Phillip Rosé 2020 : (pinot noir) couleur rose/orange, nez un peu réduit à l'ouverture, framboise, fraise et arômes de vins oranges (melon...). Bouche perlante, un peu de réduction, puis fruits rouges/roses, du volume, une texture travaillée, mais manque un peu de peps dès que le gaz est parti, finit court. B-.

 

Bass Phillip – Crown Prince pinot noir 2018 : couleur très claire, rose foncé et trouble, nez infusé, framboise, petits fruits rouges, fleurs, orangette. Bouche qui tire clairement sur le nature, mais propre, jus de fruit infusé, sans tannins, confiture de framboise, orangette, sucrosité un peu haute, pas une grosse acidité, un côté orangette sur la finale, rappelle L’Anglore ou Les grillons par exemple. TB-.

 

 Bass Phillip - Pinot noir Estate 2018 : (Gippsland, Australie. 100% egrappé. 13,7%) Couleur infusée, contours à peine orangés. Nez plus solaire, fraise écrasée, orangette, épices, impression de soleil et d’un peu de sucrosité. Ca se confirme en bouche, un peu fou-fou en l’état, sur la brêche du nature, semble encore jeune, un peu sucré, on tire sur l’Anglore ou ce genre de vin. La finale manque un peu de fraîcheur, un peu brouillonne aussi et de plus en plus avec l’aération. Un vin que j’ai déjà eu l’occasion de bien mieux goûter. B+.

 

Bass Phillip - Pinot noir estate 2020 : couleur très claire, nez un peu sucré, orangette, fraise, framboise. Bouche aux tannins soyeux, infusée, belle matière, fruité éclatant, mais assez solaire, sucrosité, on sent bien le 14,2 d'alcool, belle longueur. TB+.

 

Bass Phillip - Pinot noir Estate 2017 : couleur pinot, nez très expressif, plein de fruit, envoûtant, typé Côte de Nuits. Bouche soyeuse, dense, aérienne, fruitée, évidente, belle maturité, gourmandise et haute acidité. Grosse quille qui frise l'exceptionnel. TB++.

 

26 décembre 2020

Katharina Wechsler (Allemagne, Rheinhessen) ***

Katharina a quitté le monde des médias et Berlin pour revenir au domaine familial à Westhofen en 2010, après un stage chez Klaus-Peter Keller entre autres. Elle exploite aujourd'hui 17 hectares, majoritairement en riesling, puis avec un peu de pinots blancs, noirs, gris, de sylvaner et de scheurebe (parfois expérimenté en vin orange). Les cuvées phares sont les grands crus Kirchspiel et Morstein. Le style se veut élégant, minéral, sec et tendu. Les vins progressent d'année en année.

 

 

K. Wechsler - Riesling feinherb 2019 : Couleur très claire, nez sur les zestes d'agrumes, très citron vert, un peu de résine. Bouche droite, légèrement perlante, peu épaisse mais très énergique, tendue, les quelques grammes de sucres lui permettent de ne pas être austère. Finale de bonne longueur, sur le citon vert avec une légère amertume. Excellent rapport q/p (9€). TB.

 

20 décembre 2020

Barrat-Masson (Villenauxe-la-Grande) ***

Petit domaine de 7 hectares situé dans le Sézannais, certifié bio. Loïc Barrat et Aurélie Masson vendaient leurs raisins à Lebrun de Neuville jusqu'en 2010 avant de voler de leurs propres ailes. Depuis, le domaine progresse année après année grâce à un gros travail à la vigne. Le style se veut principalement sur des chardonnays tendus, crayeux, très peu voire pas dosés, entre austérité et élégance. Parmi les domaines les plus prometteurs de la région...

 

Barrat-Masson - Champagne Grain d'Argile Extra-Brut 2014 : (70% chardonnay, 30% pinot noir, dosage 2gr/L, malo partielle, élevage fûts et cuves) Couleur or pâle, nez très agréable plutôt gourmand, sur la frangipane, les fruits jaunes, légèrement floral. Bouche plus tendue que ce que laissait présager le nez, plus sur les agrumes, toujours une pointe de frangipane dans le fond, bulle très fine. Finale de bonne longueur avec de fins amers. Belle découverte, surtout pour l'entrée de gamme du domaine. Note : 16,5/20.

barrat masson

 

Barrat-Masson - Champagne Fleur de craie Extra Brut : (100% chardonnay, 2015 dégorgé en novembre 2018, non dosé) Champagne très tendu, minéral, même crayeux, sec, bulle fine, finale longue et saline, un style pour les amateurs avertis. Très bonne gestion de ce millésime 2015 difficile en champagne. Un bon cran au-dessus du grain d'argile. TB+.

 

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13 décembre 2020

Frédéric Savart (Ecueil) ****

Depuis que Frédéric a repris le domane familial, les vins ne cessent de progresser. Situé à Ecueil, à 10km à l'Ouest de Reims, le domaine est spécialisé dans le pinot noir. Les champagnes font leur fermentation en demi-muids, la malo est généralement faite, apportant de la rondeur à ces champagnes de terroir, "identitaires" comme le dit le vigneron, assez mûrs dans l'aromatique mais gardant toujours une bonne tension, avec un gros travail à la vigne et peu d'interventions à la cave, sans aller jusqu'au nature. Comme souvent avec cette nouvelle génération de vignerons, les bases sont assez jeunes, n'hésitez pas à les laisser vieillir un peu plus en cave.

 

 

 

Frédéric Savart - Champagne Premier cru L'Accomplie Extra-Brut : (sur Ecueil et Villers-aux-noeuds, 80% pinot noir, 20% chardonnay. Dosage 4gr. Dégorgement octobre 2020) Couleur foncée, or-orangé avec des reflets roses. Nez expressif, assez mûr, beaucoup de pommes bien mûres, compotés, pommes rouges de la fête foraine, pommes canada, petite pointe de volatile, frangipane, praline, très gourmand. Bouche à la fois confortable, aromatique mûre, qui fait penser à un chenin moelleux sur la pomme, le coing, le pâtissier, et bel équilibre grâce à une vraie trame minérale dans le fond, belle finale assez longue et tendue. Joli champagne qui combine gourmandise, largeur et longueur. A voir ce qu'il va donner avec quelques années de cave supplémentaires. TB.

 

Frederic Savart - Champagne Les Noues 2016 Extra-Brut : (sur Ecueil, 100% pinot noir en fût sans malo, dosage 2gr, dégorgé en juin 2020) Couleur or profond, encore plus foncée que l'accomplie. Nez plus "classique", de fruits secs, brioche, avec une légère touche oxydative. Bouche vineuse, minérale, bulle fine, toujours cette petite note oxydative, meilleur le lendemain, il a sûrement besoin d'encore un peu de temps en cave. Moins charmeur que l'accomplie, moins de plaisir immédiat, mais plus de fond. TB.

 

Fred Savart - Champagne Mont Benoit 2014 Mag : TB.

 

Frédéric Savart - Champagne Blanc de Blancs : (dég déc 2023. Chardonnay sur Ecueil et Trepail. 2 gr) On termine sur une note de légèreté, un blanc de blancs à la bulle très fine, très facile, élégant, dont la sucrosité fait un peu plus que 2gr, c’est gourmand en même temps. Parfait pour finir en beauté. TB.

 

 

 

Visite au domaine Frédéric Savart à Ecueil

savart premier cru

 

 

savart vignes

Vignes d'Ecueil

 

 

Les jus clairs 

Pinot noir Mont Benoit 2020

Pinot de Verzenay en Wine globe 220L (en phase de test) : très tendu, "réducteur" car privé d'air, avec le petit grillé des lies, un peu étriqué, manquant un peu de volume et de "vie" par rapport au suivant. Probablement intéressant pour être assemblé ensuite à un fût, ou pour élever des vins manquant un peu d'acidité, ce qui était pas le cas ici.

Le même en fût : plus de volume, plus vivant, garde suffisamment d'acidité pour paraître tendu. Mieux.

Meunier sur craie (+10% chardo complanté sur la même parcelle)

Chardonnay négoce sur Cramant

etc...

Des jus clairs intéressants, prometteurs, présentant tension, volume, salinité, peut-être plus en largeur que chez Chartogne-Taillet le matin, avec plus de vinosité aussi. Ici aussi les tailles sont souvent gardées car elles sont de qualité.

savart wine glob

 

 

En bouteille (tous extra-brut, tout juste dégorgés)

Ouverture : (dégorgé en janvier 2021, base 2018 + 2017 et 2016) finale un peu chaleureuse, goûte moins bien que la bouteille dégorgée l'année précédente. Mais à revoir dans quelques mois. B+.

Mont des chrétiens 2017 : (sur Ecueil) chardonnay assez beurré, large, encore un peu sur l'élevage. TB-.

Mont Benoit 2017 : (95% pinot noir, sur Villiers aux Noeuds) plus tendu que les précédents, avec un peu de vinosité, large et long à la fois. TB+.

Haute Couture 2016 : (Mesnil sur Oger, chardonnay) chardonnay assez large, belle longueur. TB.

Noues 2016 : (pinot noir sur Ecueil, dégorgé en décembre) pinot noir, tendu, belle finale saline, pas le côté oxydatif de la bouteille bue récemment sur un dégorgement plus précoce. TB+.

Bulle de rosé : (2018, 55% chardonnay) clair en couleur, très mandarine, orange, petits fruits rouges acidulés, pas très épais, tendu, fruité. TB+.

Expression rosé brut nature 2016 : (pinot noir, chardonnay) bien plus coloré, très vineux, pointe oxydative, plus de matière et de longueur que le précédent mais moins élégant. TB.

savart champagne

 

 

On termine par quelques afters de la cave personnelle de Fred Savart : Arnaud Ente, Comtes Lafon, Raveneau... (voir Message "Les offs")

 

Seconde visite et second coup de coeur. Un grand merci pour cet accueil d'une générosité incroyable !

 

11 décembre 2020

Fourrier (Gevrey-Chambertin) *****

Jean-Marie Fourrier a repris les vignes familiales au milieu des années 1990, après un stage chez Henri Jayer. Ses vins sont peut-être les plus fins de toute la Bourgogne, peu extraits, très clairs en couleur, peu tannique, peu boisés, entièrement égrappés, d'une grande pureté de fruit. La partie négoce est l'une des plus réussies de la Cöte de Nuits. Depuis 2020, Jean-Marie Fourrier vinifie également pour le domaine Bass Phillip en Australie.

 

 

 

Fourrier - Gevrey-Chambertin VV 2009

Couleur : rubis foncé, classique pour un Gevrey 2009.

Nez : très expressif dès l'ouverture, sur les fruits rouges et les fruits noirs (cerise, mûre notamment), un léger côté floral et aussi végétal (vendanges entières en 2009 ?).

Bouche : légèrement perlante à l'ouverture, parfaite après une dizaine d'heures de carafe. On trouve tout ce qu'on peut attendre d'un bon 2009, c'est à la fois très fruité, les fruits rouges et noirs tirent sur le confit, c'est gourmand, et en même temps c'est très frais avec une belle acidité et un léger côté végétal. Très bonne matière, il manque juste un peu de complexité.

Finale : longue, fraîche, fruitée.

Note : 17,5/20. Très grand village, un modèle de 2009.

fourrier gevrey

 

 

Fourrier - Gevrey VV 2015 : Couleur rubis, nez ultra gourmand de fruits rouges sucrés, à peine floral. Bouche toute en finesse, avec des tannins imperceptibles, texture soyeuse, plus "Chambolle" que "Gevrey", d'une buvabilité incroyable. Pour chipoter le longueur n'est pas énorme mais quel régal. TB++.

 

Fourrier - Gevrey VV 2014 : couleur très claire aussi, tout en dentelle et en élégance, comme le 2015, à peine moins de sucrosité, à peine plus d'acidité, tannins insensibles également. TB++.

 

Fourrier - Bourgogne Rouge 2014 : très clair, petits fruits rouges, framboise, très léger, gouleyant, tendu, mais belle longueur, un style pour amateur de vins ultra fins, parfaitement maitrisé. TB.

 

Fourrier - Bourgogne blanc 2017 : couleur or pâle, nez très bourguignon à l'ouverture, beurré, pointe vanillée, notes florales, quelques agrumes, pas du tout toasté ni réduit. Bouche grasse, avec du volume, beurrée, belle acidité dans le fond, finit sur les agrumes avec un petit côté amer zeste de pamplemousse. Le lendemain l'élevage est un peu moins présent, plus de tension, d'agrumes, un peu moins boisé et vanillé. La finale manque un poil de longueur pour être parfait. Tout jeune mais déjà excellent. Il surclasse largement le niveau d'appellation. TB+.

 

Fourrier - Bourgogne blanc 2016 : (vignes sur la droite de la RN au niveau de Chambolle) Couleur assez claire, nez très beurré, beurre de barate, sur le côté lactique, un peu de citron confit et de floral. Bouche grasse, beurrée, ronde, facile, semble légère en alcool, plus mûre que le 2017, étrangement moins acide et moins tendu, tout en rondeur, avec une finale qui manque un peu de peps pour aller plus loin. Ca reste un très joli Bourgogne régional, facile à boire. TB.

 

Fourrier - Bourgogne rouge 2017 : couleur plutôt sombre pour du Fourrier même si ça reste très "pinot", nez déjà superbe de cerises rouges, pivoine, fraise, plus solaire que 2014. Bouche encore un peu serrée en l'état (embouteillage très récent) mais belle matière, avec de la longueur, fait plus sérieux et moins facile que 2014 avec probablement plus de cencentration et une garde qui s'annonce plus importante. TB. Après quelques mois on retrouve plus la "patte Fourrier", il semble plus clair en couleur, plus marqué petits fruits rouges, tout en longueur, avec beaucoup de fraîcheur. TB+.

 

Fourrier - Bourgogne rouge 2018 : couleur plus sombre que 2017, très joli nez sur la cerise principalement, moins pivoine, plus mûr que 2017. Bouche un peu plus concentrée, plus solaire, même si on garde le style très fin de Fourrier, semble un peu plus taillé pour la garde mais bel équilbre et très joli fond pour un régonal, devrait donner une très belle bouteille dans quelques années. TB. Un an plus tard, semble plus énergique, plus tendu, mieux en place. TB+.

 

Bourgogne rouge 2019 : un peu plus sombre que 2018, nez très Fourrier, explosion de fruits rouges. Fin de bouche un peu plus tannique sur ce millésime. TB.

 

Bourgogne rouge 2020 : couleur assez sombre, nez plutôt cerise noire, cassis, sans être confit. Bouche plutôt fine, pas trop haute en alcool (13%) avec une bonne acidité, très juteuse et facile, finit juste un peu courte. TB. Autre bouteille qui commence à être plus complexe, très fin, frais pour 2020. TB+.

 

Fourrier, Gevrey-Chambertin Vieille Vigne 2017 : (95% champerrier, 5% Combe du dessus) Couleur très claire, à peine trouble. Nez éclatant, envoûtant, plein de framboise, de fraise, de rose, tout en délicatesse. Bouche du même niveau, évidente, où tout est à la bonne place, très fruitée, florale, tannins insensibles, texture de velours, on pourrait se resservir sans cesse. A l’opposé du stéréotype Gevrey-Chambertin (un peu comme Reynaud à Châteauneuf). La magie Fourrier a encore opéré. Exceptionnel.

 

Fourrier - Gevrey VV 2008 : étriqué, manque de matière, un peu serré, très typé 2008, très frais, trop même. B+.

 

Fourrier Gevrey VV 2019 : toujours le style très fin du domaine, frais pour 2019, déjà excellent. TB++.

 

Jean-Marie Fourrier, Gevrey-Chambertin Vieille vigne 2018 : Couleur très claire, nez de groseille, framboise, pivoine, fraise, très fin. Bouche sur les mêmes arômes, avec beaucoup de fraîcheur, pas très épaisse mais toute en longueur avec une belle acidité pour le millésime qui étire ce vin tout en subtilité. TB++.

 

 Jean-Marie Fourrier, Gevrey-Chambertin Aux Echezeaux 2017 : couleur claire et déjà un peu tuilée, nez très « Fourrier », fraise écrasée, pot-pourri… Bouche facile, évidente, toute en finesse, pas de tannins, assez ronde, pas une grosse acidité sur ce millésime, touché de velours, beaucoup de plaisir. Seule la longueur moyenne nous rappelle que ce n’est que le village. TB++.

 

9 décembre 2020

Liquid Farm (Etats-Unis) ***

Domaine créé par Jeff Nelson et James Sparks en 2009. Membre du IPOB (In Pursuit of balance), les vins ont un taux d'alcool relativement faible pour la Californie et un taux d'acidité élevé pour rester digeste, dans un esprit "bourguignon". Le domaine cherche à mettre en avant le terroir, les vinifications sont peu interventionistes, avec très peu de fûts neufs. Principalement de l'achat de raisins comme souvent aux USA où grape grower et winemaker sont des métiers différents.

 

Liquid Farm - La Hermana chardonnay 2015 AVA Santa Maria Valley (Santa Barbara county) : ("Soeur" de la cuvée White Hill. Vignes provenant de Bien Nacido, Solomon Hills et Dierberg. 13% vol) Couleur dorée, nez très expressif dès l'ouverture, légèrement beurré, surtout très exotique, mangue, ananas, papaye, pesque coco, mais la coco des fruits surmûris pas celle de la barrique américaine, comme on rencontre parfois à Viré-Clessé, St-Véran... Bouche grasse, relativement légère en alcool, l'élevage reste discret, on retrouve cette corbeille de fruits exotiques et un peu de beurre, une fine acidité dans le fond lui permet de ne pas tomber dans la lourdeur mais sans qu'on puisse parler de tension non plus. La finale est un peu courte, elle manque de "relance", ce qu'un peu plus d'acidité aurait pu lui apporter. Un joli chardonnay californien au final, qui ne trahit pas son origine par son côté mûr et exubérant, mais il manque un peu de tension pour les palais bourguignons (bien que sur les derniers millésimes on croise de plus en plus de Bourgognes très "californiens"...) B+.

liquid farm hermana 2015

 

6 décembre 2020

Château Bela (Slovaquie) ***

Propriété d'Egon Müller, par sa belle-famille, depuis 1999, les vins produits sont bien plus secs qu'en Moselle, plus alcoolisés, dans un style plus proche des rieslings autrichiens qu'allemands.

 

Château Bela, Resling 2017 : (Muzla, région de Sturovo) Couleur claire, petites bulles visibles. Nez sur le pétrole, la résine, le citron confit, impression d'une pointe de sucrosité par ce côté confit. Bouche sèche, légèrement perlante, très droite, acidité tranchante, amertume assez élevée aussi, citron vert, zestes d'agrumes, pétrole, les 14,5% ne se sentent pas. Finale d'assez bonne longueur, acidité et amertumes élevées. Un peu difficile à l'apéritif, il s'en sortira mieux à table sur des fruits de mer ou sur un plat citron/gingembre. 48h plus tard, un peu moins tranchant et quelques fruits exotiques, encore meilleur, probablement un joli potentiel de garde. TB-.

bela 2017

 

 Château Bela (Egon Müller Slovaquie) - riesling 2019 : clair en couleur, nez surtout citron, herbacé. Bouche très acide, un peu verte, finale citrique et amère, pas de sucre ressenti, difficile dans cette série. B-.

 

6 décembre 2020

Bachelet Jean-Claude (Saint-Aubin) ****

Jean Baptiste et Benoît ont repris le domaine familial, en cours de conversion bio. Les vins y sont à la fois large (avec du gras, du beurré et des élevages parfois un peu marqués dans la jeunesse) et à la fois très longs et tendus. Il faut généralement les attendre quelques années pour que l'élevage s'intègre mais ils se révèlent magnifiques si l'on est patients. Les rouges sont un petit cran en-dessous des blancs.

 

 

JC Bachelet - Saint-Aubin 1er cru 2017 : couleur dorée, nez beurré, encore un peu d'élevage vanillé, fruits jaunes. Bouche ronde, grasse, beurrée, facile, manque un peu de tension et de profondeur sur cette cuvée par rapport aux autres. B+.

Saint Aubin 1er cru Chateniere 2017 : dorée, nez beurré, fruits jaunes, encore un peu d'élevage vanillé. Bouche beurrée avec du gras, du fruit jaune, un peu plus de tension que dans le précédent et un peu plus de longueur. TB.

 

Chassagne 1er cru Macherelles 2018 : nez assez élevé, beurré, boisé vanillé. Bouche à l'attaque grasse, beurrée, épaisse, bonne acidité dans le fond, surtout pour 2018, finale avec des amers chaleureux un peu trop marqués. Probablement encore un peu jeune. Bon potentiel de vieillissement. TB-.

 

JC. Bachelet - Chassagne-Montrachet 1er cru Les Macherelles 2017 : Couleur or pâle, nez encore jeune, beurré, vanillé, fruits jaunes. La bouche présente du gras, du beurré, proche du Bollot mais en plus nerveux derrière, belle acidité. Là aussi beaucoup de longueur, avec une finale plus minérale. TB.

 

JC Bachelet, Puligny-Montrachet Les Aubues 2019 : couleur doré, nez encore marqué par l’élevage un peu grillé et vanillé. Bouche avec du gras, du volume, encore un peu d’élevage mais belle tension pour un 2019. Millésime bien géré. Très beau vin, mais à attendre encore. TB+.

 

Saint-Aubin charmois 2020 : nez ecore un peu sur l'élevage beurré vanillé, bouche avec pas mal d'amertume, pas encore en place, bonne acidité pour 2020. B+.

 

FDGV 2016

JC Bachelet St Aubin Les Combes au sud 2014 : vif, tendu, citronné. B+.

JC Bachelet St Aubin Charmois 2014 : plus chaud, plus boisé que le précédent. B.

 

5 décembre 2020

Thibault Liger-Belair (Nuits-Saint-Georges) *****

Thibault a repris puis agrandi le domaine familial en 2001. Les vins n'ont cessé de progressé depuis. Le travail est à la vigne est colossal, en biodynamie avec tout récemment une nouvelle cuverie en géothermie. Le vigneron est peut-être le plus minutieux de la région, attentif à tous les détails, allant même choisir ses fûts avec son tonnelier directement sur l'arbre ! Aucun dogmatisme, la proportion de grappe entière et celle de fûts neufs varient d'une cuvée à l'autre et d'une année à l'autre. Cette démarche "expérimentale" a valu à Thibault quelques cuvées un peu trop boisés par le passé. Mais avec l'expérience, la meilleure connaissance de ses vignes et de ses bois, le tir a été parfaitement corrigé. Les vins sont tout en pureté de fruit, peu sulfités, avec souvent une petite réduction à l'ouverture (carafez-les), avec beaucoup de fond, de minéralité, tout en finesse et en longueur plus qu'en largeur.

 

 

Thibault Liger-Belair - Hautes Côtes de Nuits Corvée de Villy 2017 : (sur les hauteurs de NsG, sur le plateau de Chaux) couleur claire, nez tout en pureté de fruits, griottes, épices, pointe de volatile. Bouche sur le fruit, un peu "nature" pas très épaisse, minérale et tendue, encore quelques petits tannins pas arrondis, longueur moyenne, beaucoup de fraîcheur, très digeste. TB-.

 

Bourgogne grands chaillots 2017 : très ouvert, plein de fruits, éclatant, tannins fins, bouche plus épaisse et plus gourmande que le Hautes cotes, moins de tannins, moins rustique, d'un niveau village sans problème. TB+.

 

Thibault Liger-Belair - Bourgogne "Les grands chaillots" 2013 : couleur grenat, assez sombre pour un pinot 2013, un peu de réduction à l'ouverture, bien mieux après une bonne heure de carafe, nez moyennement expressif sur des notes de mûre, de fraise des bois, de cerise noire et de violette. La bouche est tendue par une belle acidité, beaucoup de fruits, des tannins souples, seule la matière un peu fluette nous rappelle qu'il ne s'agit que de l'entrée de gamme. Finale de bonne longueur pour un générique, fruitée, acidulée, un peu de poivre désormais. Très bon générique, qui annonce le meilleur pour le reste de la gamme, dans un millésime très frais, fruité et gourmand mais probablement pas taillé pour la garde. Note : 16/20.

 

Thibault Liger-Belair successeurs - Chambolle-Musigny 1er cru Les gruenchers 2011 : (négoce) il se présente mal à l'ouverture, pas de réduction mais un peu de gaz et des notes toastées trop marquées, bien mieux après une bonne ouverture. Robe rubis claire, nez légèrement toasté, un peu végétal, sur les fruits rouges, un peu de mûre. La bouche est légère, pas beaucoup de matière pour un 1er cru, mais un beau fruité, tannins soyeux, de la fraîcheur, mais moins tendu que d'autres 2011 du domaine. Longueur moyenne. Bon vin, mais très loin des St Georges 2011, pas vraiment mieux que Charmotte. Note : 16/20

 

Hautes Côtes de Nuits "La Roche" 2014 : belle finesse, mais un côté toasté à peine trop poussé à mon goût. B.

 

Nuits St Georges "La Charmotte" 2014 : Couleur rubis, claire et trouble (non filtré), nez de petits fruits rouges, rose, pointe végétale, pas très complexe mais très élégant et très frais. Bouche peu tannique, légère, presque évanescente, toute en finesse, pleine de fruits et de notes florales, finale un peu courte qui nous rappelle le millésime "moyen", mais un style très intéressant loin du stéréotype NsG, qui ne laisse pas indifférent. TB.

 

Thibault Liger-Belair - NSG La Charmotte 2019 : couleur rubis foncé, nez éclatant dès l'ouverture, fruits rouges et noirs, petite touche d'élevage, floral. Bouche en dentelle, avec un beau volume, tannins soyeux, équilibre parfait, pas trop de sucrosité, très long pour un village, surtout dans une phase sur le fruit, éclatant. TB++.

 

Thibault Liger-Belair, Nuits-St-Georges 1er cru Les St Georges 2017 : Couleur assez sombre pour un pinot avec un début d’évolution. Le nez est très kirsché, noyau de cerise, cuir, début de sous-bois. Bouche avec du caractère, encore jeune, où l’on sent bien le grand terroir des St Georges plus que le millésime facile 2017, c’est sérieux, noble, demande une bonne ouverture, finale très longue sur des tannins encore présents mais de qualité qui allongent très loin. Un grand vin, qui demanderait encore quelques années dans l’idéal. TB++.

 

Th. Liger-Belair - NSG Charmotte et Les St Georges 2013 : fonds de bouteille du lendemain, charmotte un peu fatigué, Les St Georges long, tendu, racé, peu épais, tannins qui allongent, minéral. TB++.

 

 

 

Visite au domaine Thibault Liger-Belair

Passage au domaine avec un ami allocataire, nous sommes accueillis (et quel accueil !) par Thibault. En attendant un importateur australien en retard, on nous propose de goûter quelques 2012 sur fûts. L'exercice est un peu difficile, surtout lorsqu'on a peu d'expérience, car les vins sont encore très jeunes, à la moitié de leur élevage pour la plupart, et parfois en pleine malo. Tous les nez présentent un peu de réduction, mais elle part assez vite à chaque fois avec l'aération. Thibault nous invite à souffler dans le verre et à bien le faire tourner et à chercher le potentiel du vin.

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Moulin à vent  "Les Rouchaux" 2012
: parcelle située sur les bas coteaux, malo tout juste terminée, un peu perlant, beaucoup de fruit (cerise croquante), un peu de minéralité, puissant et assez tanique, un peu fluet, longueur tout à fait correcte mais il va souffrir de la comparaison avec les suivants. B.

MàV VV 2012 : encore en pleine malo, plus réduit que le précédent, mais surtout plus tendu et plus minéral, plus de longueur, tannins plus présents, encore un peu raides. B+.

MàV La Roche 2012 : malo finie depuis 1 mois (car les fûts des rangées du bas sont à environ 0,5° plus frais que ceux du haut nous explique Thibault) donc plus accessible, très tendu et très minéral, longueur incroyable pour un Beaujolais. Fruité un peu différent, plus complexe, fruits rouges et noirs et pas seulement cerise croquante. Encore assez puissant, taillé pour la garde. TB.

MàV Les Vignes centenaires 2012 : cuvée qui existe depuis 2011, goûtée en débu de malo sur un fût non neuf (il y aura un 1/3 fûts neufs à l'arrivée), couleur plus sombre que les précédents, très grosse matière, un peu difficile à goûter en l'état mais on sent un gros potentiel, avec beaucoup de longueur, de la puissance, et de la minéralité. TB.

Bourgogne "Les Grands chaillots" 2012 : malo tout juste finie, style très différent des Beaujolais, on passe sur des vins tout en finesse, avec des tannins très soyeux. Celui-ci est vraiment sur le fruit, beaucoup de finesse, une belle acidité. Très bon générique, même s'il n'a évidemment pas la profondeur des vins suivants. TB-.

Nuits St Georges "Charmottes" 2012 : 20% vendange entière, malo tout juste finie aussi, un style tout en finesse, un peu plus d'acidité et de longueur que le précédent. TB.

NsG 1er cru "Les St Georges" 2012 : rendements de 12hl/ha sur ce 2012 ! toujours un style tout en finesse, plus de matière, beaucoup de tension. Très prometteur. TB+.

 

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Nous ne goûtons pas le reste de la gamme, a priori très difficile d'accès en ce moment. Thibault nous propose de goûter les 2011 à la place. L'importateur australien arrive, nous pouvons continuer. Tous les vins sont goûtés sur des échantillons, ils seront embouteillés la semaine prochaine, avant le début des vendanges. En parlant des vendanges 2013, Thibault estime le retard à environ 15 jours.

Vosne-Romanée "Aux Réas" 2011 : la différence avec les 2012 est évidemment frappante puisque nous avons désormais des vins "terminés", la transition est un peu compliquée. Le nez me semble légèrement boisé (c'est la seule fois de la journée où j'ai senti une trace de bois), la bouche est très suave, avec une belle matière soyeuse, beaucoup de rondeur, sur les petits fruits rouges, bonne acidité, très léger manque de longueur par rapport aux suivants. TB- (pour 2011).

Charmes-Chambertin Grand cru 2011 : 50% fûts neufs, un vin qui s'offre tout de suite à nous, très accessible, très fruité, un peu plus confit et compoté que le précédent, mais la fraîcheur est au rendez-vous, tannins de velours. Pas le plus complexe de la série mais peut-être le plus charmeur en l'état. TB+.

Corton Grand Cru Les Renardes 2011 : le nez est plus fermé, celui-ci il faut aller le chercher, par contre la bouche est fantastique, sur un fruité un peu plus noir (cassis, mûre), assez mûr, légèrement plus puissant que le Charmes, mais en même temps c'est un vin très tendu, avec une longueur incroyable. TB+.

NsG 1er cru "Les St Georges" 2011 : Thibault nous annonce que les 3 vins qui vont suivre sont un peu moins en place pour le moment, en effet le nez est plus discret ici, sur les petits fruits rouges, avec des notes florales très subtiles, la bouche est encore très fine, même si les tannins sont à peine plus présents que sur les vins précédents, toujours une grosse acidité. Beau potentiel, mais à attendre. TB.

Clos Vougeot GC 2011 : nez un peu fermé, bouche très puissante (surtout comparée aux précédents), tannique, matière énorme, le fruité est un peu plus noir que sur le NsG, la finale présente des amers très nobles et un côté chocolaté. Grande classe mais à attendre impérativement. TB+.

Richebourg GC 2011 : Thibault nous demande de bien faire tourner le verre car le vin est encore un peu fermé, on sent un nez très subtil avec des fruits rouges et un côté chocolaté. La bouche est assez puissante (mais moins que le Clos Vougeot), sur les fruits rouges, avec beaucoup d'acidité et un peu plus de longueur encore que les vins précédents. A l'heure actuelle il ne me semble pas au-dessus des autres, mais il a un gros potentiel, avec de la longueur, et un bel équilibre entre la puissance du Vougeot et la finesse du NsG. TB+.

NsG 1er cru "Les St Georges" 2006 : un vin "à point" pour finir, la couleur est légèrement tuilée, le nez fait très évolué (une dizaine d'années), sur les fruits cuits, le kirsch, un peu chaud. La bouche est dans la même lignée, mais l'acidité est présente et lui donne une belle fraîcheur. Beaucoup plus expressif que tout ce qu'on a goûté jusque-là, mais un peu moins d'élégance que les grands crus. TB-.

 

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Un grand merci au vigneron pour son accueil, pour ses vins et toutes ses explications très précises. Je retiendrai surtout celles sur les fûts, Thibault sélectionne lui-même ses arbres en fôret et assemble des douelles de région différente pour faire un fût. Il attend les premières étapes de la vinification pour choisir ses fûts en fonction de ce que laissent présager les premiers jus. Un travail très méticuleux, qui demande de grandes connaissances en ébénisterie ! Ensuite des chauffes très courtes pour que les vins ne prennent jamais d'arômes toastés.

Si on devait résumer le "style" Liger-Belair : des passages en fûts très longs (2 ans en général), mais des fûts peu actifs au sens où ses vins ne sont pas du tout boisés, très peu d'extraction, une culture peu interventionniste (vins ni collés ni filtrés), des vins taillés pour la garde, avec un grand respect des terroirs, beaucoup d'acidité, de fraîcheur et de minéralité, de la finesse pour la plupart de ses bourgognes (sauf le Richebourg peut-être et surtout le Clos Vougeot). Par contre un style très différent pour ses Moulin-à-Vent, de la puissance, des tannins bien présents, et toujours beaucoup de minéralité.

Un article intéressant et complémentaire, avec une vidéo de Thibault dans son chai ici : http://www.sommelier-vins.com/article-thibault-liger-belair-53068897.html

 

 

 

Dégustation avec le producteur (série complète dans Vins - Salons et guides) :

Bourgogne « Les Grands chaillots » 2012 : (vignes sur NsG, Ladoix, Chorey, Marsannay) robe rubis foncé, nez sur les fruits rouges, fraîcheur mentholée, quelques épices. Bouche peu extraite, vin facile, gouleyant, peu tannique, mais sans être fluet. Très bon vin de soif. B+.

Hautes Côtes de Nuits « clos du prieuré » 2012 : (sols de marnes, vin plus chaud) plus sombre, un peu de réduction, sur la cerise, la mûre, le poivre, bonne acidité, des tanins encore un peu raides en l’état. Belle longueur. B+.

NsG « La Charmotte » 2012 : (30% vendanges entières) couleur très claire, peu d’extraction sur ce vin, petits fruits rouges, peu tannique, un vrai jus de fruit, soyeux, mais ça ne manque pas de matière ni de longueur, une belle acidité comme colonne vertébrale. On a franchi un cap par rapport aux précédents vins. TB.

Gevrey « La Croix des champs » 2012 : (50% vendanges entières) beaucoup plus sombre, légère réduction, fruits noirs, un côté végétal à peine trop marqué à mon goût, mais une belle fraîcheur, longueur moyenne. B+.

NsG 1er cru « Les St Georges » 2012 : rubis foncé, il met un peu de temps à s’ouvrir, beau mélange de fruits rouges et noirs. Superbe matière en bouche, avec des tannins d’excellente qualité, de la tension, finale très longue. Excellent en l’état, mais il devrait bien vieillir aussi. TB+.

2011 : plus clair que le 2012, plus ouvert, plus marqué par les fruits rouges acidulés, framboise, groseille, un peu moins de matière mais plus fruité et plus gouleyant, presque prêt à boire, grande fraîcheur et de la longueur là aussi. TB+.

2010 : plus sombre, nez de fruits noirs, un petit côté kirsch, pinote un peu plus que les précédents, très grosse matière mais un peu moins gouleyant en l’état, fruits mûrs, tannins encore présents mais de belle qualité. Très long et très frais là aussi. A attendre encore un peu. TB+.

2007 : couleur rubis contours un peu tuilés, nez sur le fumé, le sous-bois, les fruits rouges, le kirsch, les épices, très belle tension en bouche, moins concentré que 2010 ou 2012, mais vraiment prêt à boire, très frais et très long. TB+.

2005 : plus sombre, moins évolué que 2007, un peu de sous-bois et de cuir, pas de fumé ici, plus sur les fruits noirs, tannins plus présents que dans 2007, mais il lui manque un peu de tension, finale un peu plus courte que les autres millésimes. On commence à se faire difficile. TB.

Corton Renardes 2011 : robe rubis foncé, nez un peu réduit, de beaux fruits rouges, des épices, style assez fin, très gouleyant, et comme toujours de la matière, beaucoup de fraîcheur, de l’acidité qui porte le vin jusqu’à une très longue finale. TB+.

Clos Vougeot 2011 : à peine plus foncé, plus puissant que le précédent, les tannins sont encore un peu raides, très belle longueur. Un peu moins de plaisir que les autres en l’état, un vin à attendre, mais il ira sûrement très loin. TB.

Richebourg 2007 : légèrement bouchonné malheureusement. Et pourtant le domaine réalise un travail colossal pour avoir le moins de problèmes possible, et ils sont très rares. Vraiment pas de chance donc ! On goûte quand même, vin moins évolué que les St Georges, beaux fruits rouges, c’est fin, gouleyant avec des tannins de velours, mais une superbe matière en même temps.

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Bourgogne "Les grands chaillots" 2009

Couleur : rouge rubis (un peu plus clair que ce que rend la photo).

Nez : un peu de réduction au début, quelques heures d'ouverture lui font du bien. On trouve des petits fruits rouges acidulés, beaucoup de fraîcheur, et un côté pivoine et végétal aussi. C'est assez expressif et très agréable.

Bouche : je suis vite dérangé par un excès d'acidité. Le vin gagnerait peut-être à vieillir encore un peu. Sinon la matière est très belle, les tannins sont présent mais très bien fondus, bonne puissance et une fraîcheur très agréable. On ne sent pas la chaleur de 2009. On retrouve les fruits rouges du nez, et le côté végétal (pivoine, ronce), et un peu d'épices. D'abord servi assez frais, je trouve que pour une fois le vin gagne à ne pas être bu trop froid, ça calme un peu l'acidité. Le lendemain le vin pinote plus, il est un peu plus kirsché et moins acide.

Finale : bonne longueur, fraîche, fruitée, un peu trop acide.

Note : 15/20. Dommage que l'acidité soit un peu trop présente, ce vin a  la matière pour faire un excellent générique dans 2-3ans.

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T. Liger-Belair (gds jours 2018)

Vosne aux Réas 16 : très fin, plein de fruit, pas très long, mais très facile. TB.

Clos Vougeot 16 : (30% VE) bien plus sur les fruits noirs, belle tension, tannins encore présents mais de qualité. TB+.

Richebourg 16 : (30% VE) Très gourmand, plein de fruits et de fraîcheur, plus de tension, d’énergie que les autres Richebourg, tannins soyeux, finale interminable. Peut-être le vin du salon. Exceptionnel.

 

 

Thibault Liger Belair (Gds jours 2022)

NUITS-SAINT-GEORGESLa CharmotteRouge2020 : toujours ce style tout en finesse de la cuvée, frais, plein de fruit, évident. TB+.

NUITS-SAINT-GEORGESLes Belles CroixRouge2020 : un peu plus massif, à peine trop toasté par rapport au précédent. TB-.

CHAMBOLLE-MUSIGNY VV 2020 : un peu plus marqué fruits noirs, pointe de sucrosité à l’attaque, belle texture, la finale reste fraîche. TB+.

NUITS-SAINT-GEORGES 1ER CRULes Saint Georges2020 : à peine réduit au nez, bouche bien née, équilibre parfait sucre/acide, matière, fraîcheur. Gros potentiel. TB++.

VOSNE-ROMANÉEAux RéasRouge2020 : se goûte moins bien que les 2020 du matin...

CLOS DE VOUGEOTRouge2020 : goût de souris, dommage. Je suis persuadé que si Thibault avait été là pour faire goûter ses vins, il aurait enlevé cette cuvée dans une mauvaise phase (en cours d’élevage je suppose).

 

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